Les cas signalés de violence domestique en augmentation en 2024

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Publizéiert le 30.06.2025 à 20h11 Update le 30.06.2025 à 20h49

Le rapport du Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence pour l’année 2024 a été présenté par la Ministre Yuriko Backes et des représentants du Comité lors de la réunion du lundi 30 juin de la Commission de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble, de l'Accueil, de l'Égalité des genres et de la Diversité.

©Shutterstock/ Tinnakorn Jorruang

En 2024, la Police a dû intervenir dans 1.178 cas de violence domestique, il s’agit d’une augmentation de 11,45% par rapport à l’année 2023. Quelque 287 expulsions ont été effectuées dont 71 d’auteurs de violence récidivistes. Dans 103 cas, la prolongation d’une expulsion a été autorisée. 

 

87% des auteurs de violence expulsés étaient des hommes et 13% des femmes alors que 81% des victimes étaient des femmes et 19% étaient des hommes. Il s’agit de chiffres avancés par la Ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité Yuriko Backes dans le cadre de la présentation du rapport 2024 du Comité de coopération.

 

La Ministre a affirmé devant les députés que l’augmentation des chiffres par rapport à l’année 2023 s’explique en partie par le fait que des mesures de sensibilisation ont été prises depuis plusieurs années menant aussi à plus de réactivité auprès des citoyens. Une députée de l’opposition s'est renseignée sur une éventuelle hausse de la propension à la violence. La Ministre a confirmé qu’une progression du seuil de tolérance pouvait être constatée. Certains types spécifiques de violence se manifestent davantage, selon la Ministre, par exemple la violence présente en ligne.

 

Quid de coopérations spécifiques avec des communes qui enregistrent des chiffres élevés de violence domestique ?

 

Suite à une autre question d’un député de l’opposition, il a été expliqué par une représentante du Comité de coopération qu’en général une augmentation des signalements par l’entourage des victimes, comme par exemple des voisins ou des amis, pourrait être constatée même si aucune statistique n’était disponible à ce sujet. 

 

Ce même député s’est renseigné au sujet de coopérations spécifiques potentielles entre le Ministère et les communes Des chiffres élevés de cas de violence domestique sont constatés au niveau local. La Ministre a affirmé qu’il s’agirait d’une piste intéressante.

 

Quels profils parmi les auteurs de violence ?

 

Y a-t-il un ou plusieurs profils types d’auteurs de violence au Luxembourg ? Selon les informations fournies en commission parlementaire, il serait prévu d’effectuer une étude sur les auteurs récidivistes dans le cadre du Plan d’action national « Violences fondées sur le genre ».

 

Améliorer le cadre légal 
 

Il faudrait sensibiliser davantage certains acteurs du domaine de la justice, entre autres concernant la durée des expulsions. Ces dernières durent à la base quatorze jours, un délai qui devrait être adapté. C’était la revendication d’une députée au cours des discussions. 

Cette même députée a également attiré l’attention sur le fait que la crise du logement pourrait aggraver la situation des victimes. Elle doivent, dans certains cas, continuer à cohabiter avec l’auteur de violence. La Ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité s’est montrée disposée à aborder cette problématique dans le cadre d’échanges futurs notamment avec la Ministre de la Justice.

 

Vers un premier Plan d'action « Violences fondées sur le genre » 

Par ailleurs, les députés ont pris connaissance du premier Plan d'action national « Violences fondées sur le genre ». Celui-ci repose sur les quatre piliers de la « Convention d'Istanbul » du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique qui sont

  • la prévention
  • la protection
  • les poursuites
  • les politiques intégrées.

Les questions des députés ont entre autres concerné la coopération avec le Parquet, les travaux d'adaptation du Code Pénal et les projets visant à mettre en place des structures d'hébergement supplémentaires pour les victimes.