L’architecture sécuritaire de l’Union Européenne discutée à Copenhague

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Publizéiert le 02.09.2025 à 12h07 Update le 03.09.2025 à 12h21

Du 26 au 28 août 2025 s’est tenue la 27e Conférence interparlementaire sur la politique étrangère et de sécurité commune et la politique de sécurité et de défense commune (PESC/PSDC) à Copenhague. La capitale danoise a réuni des députés des 27 États membres de l’Union européenne ainsi que des députés du Parlement européen, de sept pays candidats à l’adhésion européenne et de trois pays observateurs (Islande, Norvège et Royaume-Uni). M. Tom Weidig y a représenté la Chambre des Députés.

Les participants de la 27ème Conférence sur la PESC/PSDC réunis à Copenhague.
Les participants de la 27ème Conférence sur la PESC/PSDC réunis à Copenhague.

Au cours de six sessions, les députés se sont penchés sur les thèmes de la complémentarité entre l’Union européenne et l’OTAN, de la défense de l’Ukraine, de la migration, du rôle de l’Europe dans le Moyen-Orient, de l’élargissement de l’Union européenne, ainsi que des infrastructures critiques et de la résilience sociétale et énergétique.

 

Dans son discours d’ouverture, M. Christian Friis Bach, président de la commission des affaires étrangères du Parlement danois, a souligné que la situation internationale s’avère profondément instable. Les institutions multilatérales sont mises à rude épreuve et l’ordre international fondé sur des règles se voit remis en question. L’Europe n’est cependant pas impuissante face à cette situation, mais doit réagir avec unité, force et détermination, selon le parlementaire danois.

 

L’élargissement de l’UE fait partie des priorités de la Présidence danoise du Conseil de l’Union européenne. La ministre danoise des affaires européennes, Marie Bjerre, a déclaré à ce sujet que « l’élargissement est devenu un impératif géostratégique pour l’Europe ». Plusieurs députés ont partagé ce point de vue, soulignant non seulement les avantages géopolitiques mais aussi les retombées économiques d’un tel élargissement. Quelques voix se sont cependant élevées pour mettre en garde contre un élargissement qui ne s’accompagnerait pas de réformes, ce qui pourrait entraîner davantage des blocages politiques.

 

Dans son discours lors de la session « Aborder la migration : renforcer la coopération avec des pays tiers », M. Weidig a affirmé que le renforcement de la protection des frontières extérieures et les accords avec les pays tiers ne visaient qu’à combattre les symptômes. Selon le député luxembourgeois, la solution la plus efficace consisterait à ne pas accepter les demandeurs d’asile qui ne déposent pas leur demande dans le premier pays d’arrivée sûr. En outre, les prestations pour les demandeurs d’asile devraient être limitées aux prestations en nature et l’asile ne devrait pas être accordé à ceux commettant des crimes. Ces mesures devraient ensuite être accompagnées d’une campagne médiatique visant à décourager la migration pour des raisons économiques.

De nombreux députés ont exprimé leur soutien à la défense ukrainienne contre la Russie. Lors de la session consacrée à ce sujet, un discours a été prononcé par la Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko, qui a été reçue par acclamation. Elle a souligné qu’une paix ne peut être envisagée que dans le respect de la souveraineté de l’Ukraine et de son intégrité territoriale. Au sujet des garanties de sécurité nécessaires à la garantie d’une telle paix, elle a évoqué une armée ukrainienne forte et bien équipée, la stabilité financière après les destructions causées par la guerre, et l’intégration de l’Ukraine dans l’UE. La ministre a en outre fait l’éloge du « modèle danois » pour les livraisons d’armes, dans le cadre duquel les États partenaires financent la production d’armes en Ukraine.

 

Lors des débats sur le Moyen-Orient, bon nombre de députés ont souligné l’urgence humanitaire et les pertes civiles considérables à Gaza. D’autres ont rétorqué qu’Israël avait le droit de se défendre après les attaques du 7 octobre 2023 et que le nombre d’actes antisémites avait fortement augmenté depuis le début de la guerre.

La conférence interparlementaire sur la PESC/PSDC a été créée en 2012 pour offrir aux parlements nationaux de l’UE et au Parlement européen un forum de discussion sur les priorités européennes en matière de politique étrangère et de sécurité. Elle a lieu deux fois par an à l’invitation du Parlement qui assure la Présidence du Conseil de l’Union européenne. La prochaine édition se tiendra sous Présidence chypriote à Nicosie.