Des questions sur l'évaluation du projet ALPHA et sa généralisation

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Publizéiert le 15.07.2025 à 12h09 Update le 15.07.2025 à 12h09

Le choix entre une alphabétisation en français ou en allemand selon le modèle du projet Alpha devrait se généraliser à partir de la rentrée 2026/27. Sur base du rapport d’évaluation d’un projet pilote dans quatre écoles, présenté ce mardi 15 juillet 2025 en commission parlementaire, les députés ont posé des questions concernant la mise en musique prévue. 

Un avant-projet de loi, validé par le conseil de gouvernement, sera déposé sous peu.

À partir de la rentrée 2026/27, l'alphabétisation devrait se faire en allemand ou en français.

Alors que les élèves de l'école publique apprennent à lire, à écrire et à calculer en allemand aujourd'hui, ce projet de loi à venir prévoit la généralisation de « ALPHA – zesumme wuessen » dans toutes les écoles fondamentales du pays, à partir de la rentrée 2026/2027 au cycle 1.2, puis progressivement dans les autres cycles, année après année. Ce texte prend en considération les renseignements issus de l'évaluation du projet pilote qui recommande une telle généralisation.

 

Les députés avaient invité le gouvernement en 2022 par le biais d'une motion à élaborer un concept d'alphabétisation permettant de mieux garantir l'égalité des chances des élèves indépendamment de leurs langues maternelles : 

Choisir la langue dans laquelle l'élève apprend à lire, à écrire et à calculer

Pour un rappel bref, le projet ALPHA prévoit de laisser les parents choisir dans quelle langue - l'allemand ou le français - leur enfant apprend à lire, à écrire et à calculer. Les enfants restent pourtant dans des classes mixtes et suivent ensemble les autres matières qui sont enseignées en luxembourgeois. Au cours de l'échange avec les députés, le Ministre de l'Éducation Claude Meisch a souligné que le volume d'enseignement en allemand et en français restait le même, tout en accordant un rôle clair au luxembourgeois. Il s'agit, selon lui, d'un « inversement du rythme » de l'apprentissage.

 

L'objectif est de mettre un système en place qui ne désavantage pas une grande partie des élèves dès leur alphabétisation. Les études sur le système scolaire sont unanimes : les élèves qui ne parlent ni luxembourgeois ni allemand à la maison, soit deux tiers des élèves, obtiennent en général de moins bons résultats scolaires, et ce dès le début de leur parcours.

Les questions des députés

Au cours d’un échange de vues sur l’évaluation, les députés ont posé une multitude de questions portant sur l’organisation concrète de la généralisation prévue et son impact sur les différents acteurs :

  • Les enseignants, leur formation à la fois pour assurer l’enseignement mais également pour accompagner les parents dans leur choix ; la question de savoir dans quelle mesure un enseignant aura la possibilité de choisir dans quelle langue il ou elle enseigne l’alphabétisation ; l’impact éventuel sur le travail administratif des enseignants.
  • L’élaboration d’un matériel didactique élaboré : les députés se pencheront sur cet aspect lors d’une prochaine réunion prévue en automne.
  • L’orientation des enfants dont la langue maternelle ne correspond pas aux familles de langues germaniques ou romanes
  • L’application du concept dans les centres de compétences
  • L’impact organisationnel sur des petites communes ou les infrastructures scolaires en général

Le Ministre a également informé les députés que le conseil scientifique qui a accompagné et évalué le projet pilote restera en place pour accompagner sa généralisation.

Des positions divergentes sur l’opportunité

Les députés ont également discuté de l’opportunité d’une alphabétisation alternative et de son éventuel impact sur l’évolution de la société, exprimant des positions politiques divergentes sur la question.

 

Dans ce contexte, le Ministre Claude Meisch a affirmé que le gouvernement a également prévu de discuter de l’opportunité d’une réforme du régime des langues dans l’enseignement secondaire. La mise en place d’une éventuelle réforme ne se ferait pas, selon lui, avant la prochaine législature.

Retrouvez le replay des discussions en commission parlementaire :

Des visites à l'école

Les députés ont accompagné de près la mise en pratique du projet pilote sur le terrain. Ils ont notamment visité une des quatre écoles il y a un an et devraient effectuer une deuxième visite - sans participation gouvernementale - à la rentrée.