Réforme des pensions : « Les positions du gouvernement sont sur la table »
Suite aux manifestations contre la réforme des pensions et en amont de la réunion prévue entre le gouvernement et les syndicats du 9 juillet, la Ministre de la Sécurité sociale Martine Deprez a présenté le rapport final du processus de consultation sur l’avenir des pensions aux députés. L’occasion de se renseigner sur les points pour lesquels les positions convergent et ceux qui clivent.

Les divergences de vues issues du processus de consultation concernent les même quatre points qui seront à l’ordre du jour de la réunion entre le gouvernement et les syndicats, a expliqué Martine Deprez en commission parlementaire :
- le financement du futur système des pensions
- l’âge de départ à la retraite
- le degré de redistribution
- la responsabilité de l’assuré et l’apport des 2e et 3e piliers (à savoir le régime complémentaire mis en place par l'employeur et les assurances de pensions privées)
« Débloquer le dialogue social »
« Nous espérons débloquer le dialogue social », a affirmé la ministre, en précisant que « les positions du gouvernement sont sur la table » depuis les débats sur l’état de la nation mi-mai à la Chambre des Députés. En réponse à une question des députés, Martin Deprez a détaillé les principaux points retenus par le gouvernement :
- Le fonctionnement du système en place depuis 2012 sera conservé.
- Il faudra mieux tenir compte des modèles de vie différents et des carrières atypiques ou interrompues.
- Le taux d’activité – surtout des personnes de la tranche d’âge 55+ - doit augmenter.
- L’âge de départ réel à la retraite devrait passer « petit à petit » de 60 à 65 ans.
Plusieurs députés de l’opposition ont exprimé leur étonnement sur les annonces faites par le Premier ministre avant la fin du processus de consultation. Une députée a décrit la frustration de certains participants qui ont eu l’impression d’avoir perdu leur temps à participer.
Afin d’étoffer certaines positions, Martine Deprez a évoqué le fait que le Luxembourg figurait en tête des classements internationaux pour l’âge réel le plus bas de départ à la retraite ainsi que pour le taux d’activité le plus bas des personnes âgées. Selon la ministre, il s’avère qu’un système non contraignant pour inciter les personnes à travailler plus longtemps ne fonctionnerait pas.
Le régime commun doit rester l’épine dorsale du système
Le processus de consultation a confirmé cinq domaines dans lesquels les positions convergent, a affirmé la Ministre de la Sécurité sociale. Ces derniers concernent :
- Le 1er pilier – le régime commun de sécurité sociale – doit rester la colonne vertébrale du système des pensions.
- La lutte contre la pauvreté des personnes âgées doit être renforcée.
- Il faudra plus de souplesse pour reconnaitre des réalités de vie différentes et des carrières non-linéaires.
- L’entrée en pension devrait pouvoir se faire de manière plus flexible.
- Il faudra plus de communication et de transparence et faciliter l’accès aux informations.
Pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté, la Ministre a expliqué que le gouvernement privilégiait la piste de budgétiser différentes mesures et de vouloir passer par un plan d’action national. Un député de l’opposition a fait remarquer qu’il existait également l’option d’intégrer des garanties dans le système des pensions, comme une retraite minimum.
Quid des autres propositions issues des différentes phases de consultation ? Plusieurs députés se sont renseignés sur la suite qui sera réservée aux idées avancées lors du processus de consultation. Un package devrait être ficelé « au courant de l’été » et suite aux négociations avec les syndicats, a expliqué Martine Deprez