Effort de défense : « la nouvelle trajectoire témoigne de notre engagement ferme envers l’OTAN »

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Publizéiert le 20.06.2025 à 18h35 Update le 20.06.2025 à 20h25

En amont du sommet de l’OTAN à La Haye, le Président de la Chambre des Députés a participé ce vendredi 20 juin 2025 au sommet parlementaire des membres de l’Alliance transatlantique. L’occasion pour Claude Wiseler d’insister face à ses homologues des 32 pays membres sur les engagements que le Luxembourg a pris en termes de budget de défense, de soutien à l’Ukraine et de défense de la résilience démocratique.

Claude Wiseler a exposé la position du Luxembourg à ses homologues, Présidents des Parlements des32 pays membres de l'OTAN. ©NATO PA

« Nous visons un changement de paradigme » a affirmé Claude Wiseler, accompagné à Bruxelles par Nancy Arendt, cheffe de la délégation luxembourgeoise auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN / NATO-PA). « Nous savons que nous devons investir plus dans la paix ou bien nous risquons de payer un prix plus fort : celui de notre liberté et de notre indépendance. »

« Si le sommet de l’OTAN de la semaine prochaine mène à un consensus sur un engagement plus fort, nous sommes prêts à accompagner cette dynamique avec nos alliés et partenaires »

Claude Wiseler, Président de la Chambre des Députés

Claude Wiseler a rappelé que le Luxembourg vient de définir une nouvelle trajectoire en matière de dépenses dans la défense dans le but de remplir l’objectif des 2% du revenu national brut d’ici la fin de l’année, soit 4 fois plus qu’il y a quatre ans. « La nouvelle trajectoire n’est pas un but en soi, mais témoigne d’un impératif stratégique et de notre engagement ferme envers l’OTAN. »

 

Le Président de la Chambre a appuyé que 2% ne soient pas suffisants : « Si le sommet de l’OTAN de la semaine prochaine mène à un consensus sur un engagement plus fort, nous sommes prêts à accompagner cette dynamique avec nos alliés et partenaires », a-t-il affirmé. Le Luxembourg a réussi à trouver un consensus large sur cette dynamique, selon Claude Wiseler.

Quid de l’effort de défense chez les autres alliés ?

Le sommet, organisé à l’occasion des 70 ans de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, était l’occasion d’échanger les positions et des propositions des membres face aux défis qui se présentent à l’Alliance. Si l’ensemble des intervenants se sont accordés sur le besoin de renforcer l’OTAN pour mieux affronter les menaces multiples, les échanges ont permis de dégager des nuances quant aux moyens d’y arriver.

 

Neal Dunn, membre de la délégation américaine a félicité les pays membres pour les efforts réalisés : « C’est une excellente nouvelle que la quasi-totalité des membres atteint désormais les 2%. » Néanmoins, il a fait état de « lacunes capacitaires qui restent à être comblées » et d’ajouter : « Nous avons besoin d’une base matérielle plus robuste. » L’effort de défense – qui se chiffre à 3,4% du PIB actuellement pour les États-Unis – devrait atteindre les 5%, et pourquoi pas 6% voire 8%, pour répondre à toutes les menaces. « Notre liberté dans le monde dépend de notre force », a-t-il affirmé en citant la devise lancée par le Secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte : « Si nous souhaitons la paix, nous devons nous préparer à la guerre. »

 

La Suède vient de décider, quant à elle, de consacrer 5% de son PIB à la défense d’ici 2030, a expliqué la Vice-Présidente du Parlement suédois, Kerstin Lundgren.

 

D’autres positions étaient plus nuancées, comme celle de Nicole Duranton, membre de la délégation française auprès de l’AP-OTAN : « Il ne s’agit pas d’une course aux armes, mais de réfléchir à une manière intelligente de défendre nos démocraties et nos valeurs. » L’Allemagne « dédouble les efforts » et vient de changer sa Constitution pour permettre des dépenses supplémentaires, dont une partie sera consacrée à la défense, a rappelé Omid Nouripour, Vice-Président du Bundestag allemand.

« La souffrance de l’Ukraine est une épreuve pour nous tous »

Le Président de la Chambre a souligné l’importance de la guerre en Ukraine et du soutien continu : « Malgré les efforts innombrables de démarrer des négociations de paix, malgré les appels pour un cessez-le-feu, une guerre brutale continue aux frontières de notre Alliance. Cette guerre doit se terminer vite et avec une paix juste. » Aux yeux du Président de la Chambre, la guerre d’agression contre l‘Ukraine est plus quune attaque contre un pays souverain : « La souffrance de l’Ukraine est une épreuve pour nous tous, pour notre solidarité, pour notre résolution. »

L’Ukraine lance un appel fort pour son adhésion à l’OTAN

Parmi les invités d’honneur du sommet parlementaire figurait le Président du Parlement ukrainien Ruslan Stefanchuk. Trois jours après son intervention à la Chambre des Députés au Luxembourg, il a lancé un appel aux membres de l’Alliance afin de  préparer l’adhésion de l’Ukraine : « Notre ennemi commun ne veut pas la paix en Ukraine. Il est temps d’agir ! » a-t-il lancé aux Présidents des 32 pays membres. « Oubliez vos doutes, oubliez vos peurs et les lignes rouges que vous vous êtes imposés vous-même et envoyez un message clair au dictateur qui est notre ennemi commun et à tous les dictateurs du monde entier. » À Ruslan Stefanchuk d’ajouter : « L’armée ukrainienne est la plus forte d’Europe. Si l’armée ukrainienne n’est pas une armée de l’OTAN, elle est quoi ? »

Mettre l’accent sur la résilience démocratique

La défense ne se résume pas aux aspects purement militaires : que ce soient des cyberattaques, des coupures d’électricité, des pandémies ou des campagnes visant la stabilité ou les valeurs des démocraties, « nous devons améliorer notre résilience pour être mieux préparés à toute sortes de crise » a expliqué le Président de la Chambre des Députés. Le Parlement luxembourgeois est particulièrement engagé dans le renforcement de la résilience démocratique au sein de l’OTAN et soutient activement l’Assemblée parlementaire à multiplier ses efforts dans ce domaine.

Les déclarations de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN en vue du sommet, élaborée à Dayton :
Georges Engel; Gusty Graas; Nancy Arendt; Sven Clement

30 ans après Dayton (États-Unis) : l'Assemblée parlementaire de l'OTAN se réunit sur les lieux historiques

Article 26.05.2025