Amnesty International Luxembourg : « Au lieu d’être protégées, elles se retrouvent en prison »

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Publizéiert le 18.10.2022 à 16h21 Update le 18.10.2022 à 16h30

Le Président de la Chambre Fernand Etgen et le Président de la Commission des Affaires étrangères Yves Cruchten ont rencontré ce mardi 18 octobre Marie Forestier et Martin Lagneau d’Amnesty International Luxembourg pour discuter de la situation des réfugiés afghans et des femmes en Afghanistan.

Depuis que les talibans sont au pouvoir en Afghanistan, le taux des mariages forcés est en train « d’exploser », selon Marie Forestier d’Amnesty International qui a vécu dans le pays pendant deux ans et a rédigé un rapport sur la situation des femmes en Afghanistan sur base des témoignages récoltés sur place. Plusieurs causes expliquent cette augmentation. D’un côté, les familles afghanes y voient un moyen d’assurer l’avenir de leurs filles. De l’autre côté, elles veulent éviter que leurs filles soient obligées de se marier à un taliban et organisent des mariages forcés le plus tôt possible. Les situations décrites sont tragiques et doivent alarmer, selon le Président de la Chambre Fernand Etgen.

 

Les femmes afghanes qui ont manifesté contre la prise de pouvoir des talibans et la privation de leurs droits fondamentaux ont été harcelées lors des démonstrations, placées en détention et torturées, a expliqué Marie Forestier. Elles n’ont plus accès aux réseaux de protection étant donné que ceux-ci ont ont été abolis dès la prise de pouvoir des talibans. « Au lieu d’être protégées, elles se retrouvent en prison » a alerté Marie Forestier.

 

Le rapport d’Amnesty International éclaire également sur la situation des Afghans voulant fuir leur pays. Ils vivent un vrai calvaire, selon l’auteure du rapport. Elle a décrit les témoignages de personnes arrivant à la frontière iranienne ou turque et se faisant tirer dessus par les autorités du pays. Les réfugiés qui réussissent à franchir la frontière sont maltraités, torturés et expulsés.

 

Marie Forestier plaide pour une évacuation des Afghans à risque et leur réinstallation en Europe. Elle demande aux autorités politiques de sommer la Turquie et l’Iran de mettre fin aux expulsions massives de réfugiés. En outre, elle pointe du doigt les centres de rétention qui sont construits en Turquie avec l’aide financière de l’Union européenne et qui n’étaient pas destinés à accueillir des réfugiés afghans.

Rappelons que début novembre, le Ministre des Affaires étrangères et européennes effectuera une déclaration sur la politique étrangère à la Chambre des Députés qui sera suivie d’un débat. 

La déclaration sur la politique étrangère et les débats de 2021