Impôts directs : des hausses prévues

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Publizéiert le 17.10.2025 à 15h45 Update le 19.10.2025 à 20h16

Les impôts directs sont inscrits en hausse dans le projet de budget pour l’année 2026 et les estimations tablent également sur une hausse pour les années 2027, 2028 et 2029 : le Directeur de l’Administration des contributions directes Jean-Paul Olinger a présenté les chiffres lors de la réunion de la Commission des Finances du 17 octobre.

La part du lion revient à l’impôt retenu sur les traitements et salaires qui représente 47,4 % des impôts directs inscrits au projet de budget pour l’année 2026. En deuxième place, on trouve l’impôt sur le revenu des collectivités représentant lui 22,7 % des impôts directs.

L’impôt sur le revenu des collectivités 

Dans l’impôt sur le revenu des collectivités, les activités financières et d’assurance représentent à elles seules 80 % des recettes figurant au tableau dressé en septembre 2025. Il s’agit d’un montant de 2 milliards 290 millions d’euros. Dans cette part du secteur des finances et assurances, ce sont les banques qui comptent pour 42,3 %, suivies par les sociétés à participation financière (Soparfi), à 33,8 %.   

 

75 % des recettes de l’impôt sur le revenu des collectivités proviennent de 0,53 % des contribuables.

Impôt sur les salaires et traitements

L’administration publique (29,6 %) représente la plus grande part des impôts sur les traitements et salaires, suivie par les activités financières et d’assurance (21,4 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (15,2 %). Ce sont les chiffres en septembre 2025, date à laquelle la somme des impôts sur les traitements et salaires s’élève à 5,216 milliards d’euros. 

 

En ce qui concerne l’impôt sur la fortune, c’est à nouveau le secteur des finances et de l’assurance qui est largement dominant. Il représente 86,6 % de l’impôt sur la fortune, à savoir 8414 millions d’euros en septembre 2025.

Une stagnation, suivie d’une hausse des impôts directs

Si l’on constate une certaine stagnation du montant des impôts directs de 2024 à 2025, cela s’explique – selon le directeur de l’administration compétente – par des mesures législatives, comme par exemple une adaptation du barême à l’indice des prix. En même temps, l’administration prévoit une hausse des recettes : si le projet de budget pour 2026 prévoit des impôts directs à hauteur de 15,14 milliards d’euros, les recettes sont estimées à 17,85 milliards d’euros pour l'année 2029.

Evolution des activités financières et d’assurance

Plusieurs députés ont noté la prédominance d’un seul secteur, celui des activités financières et d’assurance. Un député a posé la question des évolutions futures, sachant que ce secteur montrerait plutôt des tendances de recul et perdrait en compétitivité. Le Directeur de l’Administration a souligné que les prévisions à la hausse des impôts seraient basées sur les projections du Statec qui, pour l'économie luxembourgeoise, tablerait sur une hausse de l’emploi et du PIB. En même temps, il a admis que la concurrence entre places financières augmente.

Les futurs changements de l’imposition pris en compte ?

Est-ce que les prévisions de l’Administration des contributions directe prennent en compte des changements législatifs annoncés par le gouvernement ? C’était une autre question de la part des députés. Une éventuelle baisse de l’impôt sur le revenu des collectivités ainsi qu’une prochaine réforme fiscale n’ont pas encore été considérées, a répondu le Directeur de l’Administration fiscale. On pourrait cependant facilement évaluer leurs incidences, au vu des estimations qui circulent déjà. 

 

Un autre échange concernait l’impôt minimum de 15 % sur les bénéfices de multinationales. Le projet de budget prévoit des recettes à hauteur de 80 millions d’euros. Les Etats-Unis ont affirmé ne pas vouloir l’appliquer et, selon le Directeur de l’Administrations des contributions directes, l’implémentation de cette mesure n’est pas évidente. On devrait attendre des décisions de l’Union européenne.