Conférence SCEG : renforcer l’économie, financer la défense, stabiliser les finances

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Publizéiert le 15.10.2025 à 09h14 Update le 15.10.2025 à 09h54

Les 29 et 30 septembre 2025, les députés Franz Fayot (LSAP) et Sven Clement (Piraten) ont participé à la Conférence interparlementaire sur la stabilité, la coordination économique et la gouvernance (SCEG) organisée à Billund sous la présidence danoise du Conseil de l’Union européenne.

La conférence a rassemblé les parlementaires nationaux et européens pour débattre trois enjeux majeurs : la compétitivité économique de l’Europe, le financement de son autonomie en matière de défense et la viabilité des nouvelles règles budgétaires dans un contexte géopolitique tendu.

SCEG 2025 - photo de famille
SCEG 2025 - photo de famille, copyright parleu2025dk

Renforcer la compétitivité européenne

 

La première session a porté sur la manière de consolider la position de l’Union européenne dans l’économie mondiale. Les intervenants ont évoqué la nécessité de stimuler l’innovation, de mieux valoriser les talents européens et de renforcer le marché intérieur tout en accompagnant la transition écologique.

 

Dans son intervention, Franz Fayot a souligné que cette compétitivité devait être repensée, estimant qu’un modèle durable doit intégrer à la fois le bien-être humain et les limites environnementales. Selon lui, la croissance ne saurait être durable si elle se fait au détriment du climat, de la biodiversité ou de la cohésion sociale, qui constituent les véritables fondations de la prospérité européenne.

 

Financer la sécurité et dépenser mieux

 

La deuxième session a été consacrée à la question du financement de la défense européenne, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et les nouvelles menaces à la frontière orientale de l’Union.

 

Les débats ont mis en avant la nécessité de renforcer la coopération industrielle, d’éviter la fragmentation du marché et de promouvoir des achats conjoints, gage d’une meilleure efficacité et d’une interopérabilité accrue.

 

Le député Sven Clement a insisté sur l’importance d’une approche coordonnée et pragmatique : encourager les coentreprises transfrontalières, harmoniser les standards techniques et favoriser la mutualisation d’actifs communs.

 

S’appuyant sur l’expérience du Luxembourg avec des programmes partagés comme les AWACS (Airborne Warning and Control System) ou les MRTT (Multi Role Tanker Transport), il a proposé de tirer parti du savoir-faire de la NSPA (NATO Support and Procurement Agency), voire de créer une agence européenne sœur dédiée aux achats communs de défense.

 

Des règles budgétaires à l’épreuve du nouveau contexte géopolitique

 

La troisième session a examiné les nouvelles règles fiscales européennes, réformées en 2024, et leur capacité à concilier discipline budgétaire et besoins d’investissement. Les discussions ont souligné l’importance d’une flexibilité ciblée permettant aux États membres de financer la défense et la transition verte, tout en garantissant la soutenabilité des finances publiques.

 

Dans son intervention, Franz Fayot a plaidé pour une approche ambitieuse et collective. Il a rappelé que les défis communs – la défense, la résilience économique, l’intelligence artificielle, les migrations et surtout le climat – nécessitent une mise en commun des ressources fiscales. Il a soutenu l’idée de grands investissements européens adossés à des obligations communes, afin de financer une transition juste et centrée sur l’humain, à l’image de l’esprit de solidarité qui a fondé le projet européen.

 

Sous présidence danoise, un engagement renouvelé

 

La présidence danoise a replacé la sécurité européenne et la stabilité économique au cœur de son agenda. Les discussions de Billund ont illustré la volonté partagée des États membres de concilier compétitivité, responsabilité budgétaire et solidarité européenne.

 

Cette conférence s’inscrit ainsi pleinement dans l’objectif de la présidence danoise : renforcer la gouvernance économique et financière de l’Union, promouvoir la compétitivité durable et assurer la sécurité du continent tout en préservant la cohésion entre États membres.

Une présidence à tour de rôle

Chaque État membre de l'Union européenne exerce la présidence du Conseil de l'UE pour une durée de six mois, à tour de rôle. Depuis le 1ᵉʳ juillet 2025, le Danemark a pris la relève, succédant à la Pologne, dans le cadre du trio présidentiel composé de Pologne – Danemark – Chypre.

Dans le cadre de la Conférence interparlementaire SCEG, la « troïka » rassemble les délégations des parlements de l’État en exercice, de l’État précédent et de l’État suivant, aux côtés du Parlement européen — assurant ainsi une continuité politique sur 18 mois.