Le citoyen investisseur au cœur de la stratégie financière européenne
Maria Luis Albuquerque, Commissaire européenne portugaise aux Services financiers, a été reçue à la Chambre pour une visite de travail. Elle a débattu des grands enjeux financiers européens, dont la stratégie « savings and investments union (SIU) » avec des représentants de la Commissions des Finances et de la Sous-Commission des Affaires étrangères. La délégation Luxembourgeoise était menée par Diane Adehm et Gusty Grass.

Le Luxembourg est un de « centres financiers leaders dans l’Union européenne » a souligné la Présidente de la Commission des Finances Diane Adehm lors de son introduction. Le Luxembourg soutiendrait ainsi la stratégie « Savings and Investments Union (SIU) », qui vise à permettre aux épargnants d’investir de manière optimale dans la cadre des objectifs stratégiques européens d’innovation, de décarbonisation, de technologies digitales et de défense. Un des problèmes rencontrés, a souligné Diane Adehm, est un contexte européen dans lequel les règles varient entre les pays en matière financière, rendant une stratégie commune difficile.
Maria Luis Albuquerque a reconnu que cette fragmentation était un des chantiers auxquels devait travailler la Commission européenne. Il resterait effectivement des barrières significatives et des règles trop variées selon les États membres. Une consultation publique pour mieux identifier les obstacles aurait été réalisée récemment et des propositions ciblées pour réduire la fragmentation seraient en cours d’élaboration.
L’éducation à la finance pour encourager les citoyens à investir
Un des autres thèmes abordés par Maria Luis Albuquerque, mais aussi par plusieurs députés qui interrogeaient la Commissaire, était celui de l’éducation à la finance des citoyens dans l’UE. Les députés ont souligné qu’il serait essentiel de faire plus dans ce domaine. Maria Luis Albuquerque a quant à elle affirmé que les règles actuelles étaient trop restrictives et prohibitives en matière d’investissement pour les particuliers. Il faudrait ainsi permettre aux citoyens à l’avenir de faire leurs propres choix en matière d’investissement, en tolérant un certain niveau de risque. Il faudrait cependant conservant un cadre régulé pour l’industrie des produits financiers afin de ne pas créer un environnement propice aux situations de crise.
Certains députés ont regretté l’absence de secteur « venture capital » au niveau européen et souligné qu’un tel secteur ne pourrait être encouragé que par la mise en place d’incitations fiscales. Maria Luis Albuquerque a affirmé que de telles incitations étaient du ressort des États membres, mais a ajouté que des recommandations en ce sens allaient être faites au niveau européen. « Nous savons que dans les pays ou cela existe, ce sont toujours les avantages fiscaux qui font la différence » a acquiescé la Commissaire.
Où en est la relation avec le Royaume-Uni ?
Un autre aspect abordé par les députés a été celui de la relation avec le Royaume-Uni, place financière très influente, qui aurait tendance à mettre en place un cadre légèrement mois régulé que celui de l’UE afin d’attirer les investissements. Maria Luis Albuquerque a confirmé l’importance du dialogue avec le Royaume-Uni, affirmant espérer pouvoir améliorer cette relation « toujours tendue » depuis le Brexit, dans l’intérêt de toutes les parties.
Au niveau de la complexité des services financiers face aux au respect des règles dans le cadre de la « compliance », la Commissaire a affirmé qu’un effort de simplification était nécessaire, tout en soulignant son espoir que les solutions basées sur l’intelligence artificielle permettraient à l’avenir de simplifier la tâche aux acteurs concernés pour leur permettre de se concentrer sur leur cœur de métier.
La réunion a été diffusée en direct et pourra être consultée en streaming dès disponibilité de la vidéo.