Un budget « Travail » 2026 en hausse, une proposition de congé spécial pour donneurs de sang et les suites du dialogue social

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Publié le 12.11.2025 à 21h57 Mis à jour le 12.11.2025 à 22h08

4,3 % du budget global de l’État 2026 devraient être consacrés au Ministère du Travail, soit 1,3 milliard d’euros et 40 millions d’euros de plus qu’en 2025. C’est ce qui ressort de la présentation du projet de budget 2026 ce mercredi 12 novembre 2025 au sein de la Commission du Travail.  

Les députés se sont également penchés sur une proposition de loi proposant une généralisation de la dispense de travail pour les donneurs de sang et ont interrogé le Ministre du Travail Georges Mischo sur la suite du dialogue social.

L'Adem dépend du budget du Ministère du travail (photos d'archives).

Généraliser la dispense de travail pour les donneurs de sang ?

Le gouvernement ne soutient pas la proposition de loi du député Mars Di Bartolomeo (LSAP) qui vise à garantir à tout salarié une dispense de travail de 4h par an pour effectuer un don de sang. C’est ce qu’a affirmé le Ministre du Travail Georges Mischo ce mercredi en commission parlementaire. Le texte du député de l’opposition propose d’étendre le congé spécial existant pour le secteur public et prévu par certaines conventions collectives au secteur privé. L’objectif est de pérenniser un système de don de sang qui se base sur le bénévolat. 

 

Le programme gouvernemental ne prévoyant pas de telle extension au secteur privé, le Ministre espère que la dispense de travail pour le don de sang ou des composants de sang fait son entrée dans davantage de convention collective. Georges Mischo a ainsi reaffirmé une position exprimée en réponse à la pétition 2736 demandant 6 heures de congé par an pour les salariés du secteur privé qui font un don de sang.

Dialogue social : Trois autres réunions bilatérales prévues

Quid du dialogue social ? C’est le groupe politique LSAP qui a demandé de traiter le sujet en commission parlementaire pour connaître la suite des discussions bilatérales entre les Ministres du Travail Georges Mischo et de l’Économie Lex Delles avec les syndicats et les représentants patronaux. Quelle est la position du gouvernement quant aux sujets discutés fin octobre, à savoir les plans d’organisation du travail et la période de référence ? Les membres du gouvernement étaient à l’écoute pour ce premier tour de discussions – qualifiées de « constructives » - qui ont eu séparément avec les syndicats et le patronat, a expliqué Georges Mischo aux députés. 

 

Le Ministre devrait présenter les pistes du gouvernement lors d’une prochaine réunion qui devrait se tenir « avant la fin de l’année ». Deux autres tours de discussions sont prévues en janvier et en février pour en discuter. L’objectif, toujours selon Georges Mischo, est d’obtenir un « résultat global » à la fin de ces discussions. Les députés de l’opposition se sont renseignés sur la manière de procéder exactement pour obtenir ce résultat sans que tous les acteurs soient réunis autour d’une même table. Ils ont également voulu savoir ce qui était prévu en cas d’absence d’accord.

80 % du budget consacrés au Fonds pour l'emploi

Le budget du ministère du Travail devrait connaître une hausse de 40 millions d’euros en 2026 dont 32 millions sont prévus pour alimenter le Fonds pour l’emploi. Globalement, le Fonds pour l’emploi est à l’origine de 80% des dépenses de ce Ministère dont le budget couvre également les moyens financiers de l’Inspection du Travail et des mines (ITM) et de l’Agence pour l’emploi (Adem). Georges Mischo a rappelé que les dépenses dépendaient énormément du contexte économique et de l’évolution du marché de l’emploi et du chômage dont le taux - aujourd’hui autour de 6% - devrait atteindre 5,1% en 2029, selon les perspectives présentées basées sur les dernières projections du Statec. 

 

Le budget 2026 ne prévoit aucun changement quant au paiement du chômage des frontaliers, a répondu le Ministre à une question posée par plusieurs députés. 

Pour ce qui est du reclassement professionnel, les députés ont constaté que les moyens prévus augmentent considérablement. Georges Mischo a expliqué que les coûts de ce dispositif sont en hausse continue car il ne connaît pas de limite dans le temps comme c’est le cas du chômage.

Aucune hausse prévue pour l’économie solidaire

D’autres postes budgétaires en progression concernent la rémunération du personnel (4 millions d’euros), les dépenses pour certains congés extraordinaires comme le « Pappecongé » ou encore le congé d’aidant ainsi que les moyens accordés à la « Mobbing asbl » (qui passent de 300.000 à 370.000 euros), un investissement dans la prévention du harcèlement, selon le Ministre. Pour ce qui est des deux administrations principales, l’Adem fera partie des entités à devoir réduire ses réserves en 2026, les moyens de l’ITM devraient connaitre une hausse de 14% (+ 4,2 millions d’euros) qui s’expliquent en partie par l’intégration du personnel et des missions du Service national de la sécurité dans la fonction publique au 1er janvier dernier. 

 

Plusieurs députés de l’opposition ont regretté que les moyens prévus pour l’économie sociale et solidaire n’augmentent pas au cours des années à venir. Ils ont également constaté que le budget 2026 ne contiendra plus de moyens pour encourager l’apprentissage de la langue luxembourgeoise dans le milieu professionnel. Une situation due à l’absence de base légale, selon Georges Mischo. Le Ministre compte y pallier en réformant le dispositif du congé linguistique.

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