Budget 2026: Focus sur les recettes issues des ventes de tabac et de carburant

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Publié le 10.10.2025 à 16h07 Mis à jour le 10.10.2025 à 17h14

Parmi les principales évolutions abordées lors d'une réunion avec les représentants de l'Administration des douanes et accises (ADA) en commission parlementaire de ce vendredi 10 octobre 2025 figuraient la baisse des revenus sur le diesel et l’augmentation substantielle des rentrées engendrées par la vente de cigarettes et de tabac. 

C‘est Alain Bellot, Directeur des douanes et accises, qui a présenté aux députés un état des lieux des rentrées économiques de son administration. Les chiffres présentés lors de la réunion comparaient la période du 1er janvier au 30 septembre 2024 à la période équivalente en 2025 et les tendances seraient globalement semblables à celles constatées lors de l’exercice précédent. 

 

Chute des recettes du diesel de 8,20%

 

Côté carburants, on constate un net recul des revenus liés à la vente de diesel, qui chutent de 8,20% pour s’établir à 385 millions d’euros fin septembre, un recul de 34 millions d’euros par rapport à 2024. Interrogé par les députés, Alain Bellot a affirmé que ce recul s’expliquait en partie par les effets de la taxe CO2 et par le fait que les pays voisins, la Belgique et la France, disposent désormais de tarifs diesel plus compétitifs que le Luxembourg, provoquant un recul du « tourisme à la pompe ». Le recul s’expliquerait également par l’adoption par les usagers privés comme professionnels de la mobilité essence, électrique ou hybride.  

 

Les prévisions pour 2026 et au-delà tablent quant à elles sur une diminution continue des recettes liées au diesel (de 510 millions d'euros en 2026 à 441 millions d'euros en 2029). L’essence connaît seulement une légère augmentation des recettes fiscales de 3,9 % et représenterait 230 millions d’euros au 30 septembre 2025, avec une légère augmentation prévue pour les années suivantes (324 millions d'euros en 2026 à 341 millions d'euros en 2029). 

 

Les députés ont voulu savoir si des prévisions existaient en ce qui concerne le « basculement » entre la taxe CO₂ et l’application du Système d'échange de quotas d'émission européen ETS2. Les représentants de l’ADA ont affirmé qu’un groupe de travail interministériel étudiait la question et devait produire une note, mais qu’elle n’était pas encore disponible. 

 

+ 26,4% de recettes pour les cigarettes

 

Les cigarettes et les autres produits liés au tabac connaissent une progression importante. Les cigarettes connaissent une augmentation de 26,4% par rapport à 2024 pour des recettes totales de 684 millions d’euros au 30 septembre 2025. Les tabacs à fumer progressent de 20,9%, avec des recettes représentant 386 millions d’euros. Les quantités vendues augmentent, mais également le niveau des taux d’accises, tout en restant plus compétitifs que dans les pays voisins, ce qui explique cette forte augmentation qui dépasse les prévisions budgétaires 2025.

 

C’est sur ce point que se sont concentrés les échanges avec les députés. Ceux-ci ont voulu savoir quels seraient les effets de la future législation européenne qui envisage une harmonisation des prix du tabac. Alain Bellot a confirmé aux députés que dans le cas d’une harmonisation, ce serait effectivement le Luxembourg qui aurait à faire l’effort le plus important. La directive ne serait cependant qu’au stade de la discussion. 

 

Les députés ont voulu savoir ce que représenterait une harmonisation du prix du paquet de cigarettes pour le Luxembourg. Les représentants de l’ADA ont affirmé que le prix du paquet passerait à 8,30 euros, soit une augmentation de 3,20 euros. Un député de l’opposition a affirmé espérer que le Luxembourg pourra « se protéger contre la directive » dans ce contexte.

 

Une autre question soulevée par les députés a été celle de savoir pourquoi les prévisions dans le budget 2026 et au-delà tablaient sur un ralentissement de l’augmentation des recettes liées aux cigarettes par rapport à la forte augmentation entre 2024 et 2025 (de 975 millions d'euros en 2026 à 1,07 milliard d'euros en 2029). Les représentants de l’ADA ont expliqué cela par un effet de saturation, précisant que cela ne prenait pas en compte les effets d’une éventuelle directive entraînant une harmonisation des prix.