La Francophonie, une ancre dans un monde en crise

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Publié le 15.07.2025 à 12h13 Mis à jour le 15.07.2025 à 12h13

Du 9 au 13 juillet 2025, la délégation parlementaire luxembourgeoise a participé à la 50e session de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) à Paris.

Une rencontre historique pour fêter le demi-siècle d’existence de l’APF, dont la première édition s’était tenue au Luxembourg en 1967. La capitale française a accueilli pour cette session quelque 540 participants ainsi qu’un nombre de présidents de parlements francophones.

Lors de la 50e session, l’assemblée a adopté une résolution majeure sur la situation dans la région des Grands Lacs et a marqué un nouveau jalon politique avec l’adhésion de trois nouveaux membres à l’APF notamment :  la Sarre, le São Tomé et Principe, le Ghana et l’Association des Parlements de la Commission de l’océan Indien, portant le nombre total de sections à 99.

Mars Di Bartolomeo a présenté le rapport financier annuel, son dernier en tant que trésorier de l’APF, poste qui a été repris par Michel Wolter. La Chambre des Députés était représentée par Gilles Baum, Mars Di Bartolomeo, Michel Wolter et Alexandra Schoos.

Gestion de la polycrise dans un cadre géopolitique de plus en plus instable

Lors de la 50e session de l’assemblée plénière, les parlementaires ont discuté du rôle de la francophonie en tant que pôle de stabilité dans ce temps de polycrise.

Ainsi, lors de la première journée, les députés des parlements membres ont acté l’adhésion de la Sarre, du São Tomé, du Ghana et de l’Association des Parlements de la Commission de l’océan Indien.

Les députés ont, par la suite, entendu les rapports des présidents des assemblées régionales qui ont fait part des évolutions dans leurs régions. Ces interventions ont abordé plusieurs enjeux importants. D'abord, la détérioration environnementale qui préoccupe l'ensemble des régions. Ensuite, l'importance des droits des femmes et leur place essentielle dans l'espace francophone. Les présidents ont également souligné la nécessité pour la francophonie d'affirmer et de renforcer son indépendance face aux grandes puissances mondiales. Enfin, ils ont évoqué les défis contemporains que représentent l'intelligence artificielle, la désinformation et la protection des libertés numériques.

Les différentes sections ont, par la suite, procédé à un échange sur les moyens par lesquels, le rôle et l’efficacité de la Francophonie et de la Francophonie parlementaire pourraient être améliorés. La délégation luxembourgeoise a soutenu les travaux de l’APF envers la promotion de la coopération et de la démocratie, par le biais de la diplomatie parlementaire. Elle a plaidé en faveur du développement d’un système d’évaluation des actions de l’APF. En se dotant d’un tel cadre, l’APF serait en mesure de mieux évaluer les résultats des actions qu’elle finance et qu’elle réalise. Ainsi, il peut être assuré que ces actions ont le plus grand impact possible. Partant, l’APF pourrait opérer d’une manière plus efficiente, efficace et flexible, face à cette polycrise.

Une résolution en faveur d’une paix pérenne

(source AFP)

La deuxième journée de l’assemblée plénière a été marquée par les discours marquants du Président de l’Assemblée de la République Démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe, et du Vice-Président de la Chambre des députés Parlement du Rwanda, Harerimana Mussa Fazil, suite à l’adoption d’une résolution sur la situation dans la région des Grands Lacs. Cette résolution, résultat d’une mission de bons offices en RDC et Rwanda, met en évidence le soutien des membres de l’APF aux efforts du processus de paix et de la signature du traité de paix le 27 juin 2025 à Washington.

Les délégués ont examiné onze résolutions additionnelles préparées au sein des commissions et des réseaux qui se sont tenues les jeudi et vendredi précédents. 
Celles-ci ont entre autres appelé à une meilleure protection des océans dans l’espace francophone, à la protection des lanceurs d’alerte dans les parlements, à la restitution des biens culturels spoliés durant la colonisation, au soutien des médias publics dans le combat contre la désinformation et en faveur de la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse dans tous les pays de la francophonie.

La 50e session de l’APF s’est terminée sur un échange entre les délégués parlementaires et la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La secrétaire générale s’est exprimée en faveur d’une collaboration plus étroite entre les deux institutions et a affirmé aux membres de l’APF son soutien aux efforts d’accorder à l’APF le statut d’observateur auprès de l’Organisation des Nations Unies.