Les parlements unis à Genève pour renforcer l’action humanitaire et la paix
La 151ᵉ Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) s’est tenue à Genève du 19 au 23 octobre 2025, réunissant 600 parlementaires de 132 pays sur le thème : « Veiller au respect des normes humanitaires et soutenir l’action humanitaire en période de crise ». Georges Engel y a représenté le Luxembourg, confirmant l'engagement du Grand-Duché en faveur du multilatéralisme et de la solidarité internationale.
 
                              Une urgence humanitaire sans précédent
Dans un contexte marqué par plus de 130 conflits en cours et 305 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les travaux de l’Union interparlementaire à Genève ont revêtu une importance particulière. Les parlementaires se sont réunis pour renforcer l’action parlementaire en faveur du droit international humanitaire et soutenir les efforts de secours auprès des populations les plus vulnérables.
conflits
de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire
La Déclaration de Genève : un engagement fort pour le droit humanitaire
À l’issue des travaux, les parlementaires ont adopté la Déclaration de Genève par laquelle ils s’engagent à renforcer le respect du droit international humanitaire en période de crise. Ils réaffirment l’importance des Conventions de Genève et promettent d’intégrer le droit international humanitaire dans leurs législations nationales, de protéger les civils et de soutenir financièrement les organisations humanitaires.
« Upholding humanitarian norms and supporting humanitarian action in times of crisis requires courage. And courage in politics means refusing to look away from suffering. Courage in politics means standing up for principles. »
Georges Engel au cœur des travaux parlementaires
Georges Engel a suivi les débats thématiques de la 151e Assemblée et il s’est impliqué dans les travaux de deux commissions permanentes. Cette participation active s'inscrit dans la continuité de l'engagement du Luxembourg pour le multilatéralisme, la solidarité internationale et la transition durable.
Protection des enfants victimes d'adoptions illégales
Au sein de la Commission permanente de la démocratie et des droits de l’homme, Georges Engel a participé à la finalisation de la résolution intitulée « Reconnaître et soutenir les victimes d’adoptions internationales illégales et prendre des mesures pour empêcher cette pratique ». Initiée lors de la 150ᵉ Assemblée à Tachkent, cette résolution, qui a fait l’objet de plus de 200 amendements, a été adoptée à Genève.
La résolution condamne le transfert par la Russie de milliers d’enfants ukrainiens depuis les territoires occupés, facilitant des adoptions illégales et violant gravement le droit international humanitaire. Les parlementaires appellent à une coopération renforcée avec les mécanismes internationaux, dont la Cour pénale internationale, afin d’enquêter sur ces violations et de soutenir juridiquement, psychologiquement et administrativement les victimes.
La résolution recommande également de prévenir les adoptions illégales par des réformes législatives et le renforcement du contrôle. Elle préconise de lutter contre les causes profondes comme les discriminations, la pauvreté et le manque de soutien familial. L’accent est mis sur la réintégration culturelle des enfants, la restitution de leur identité et de leur nationalité, et la sensibilisation du public et des professionnels pour protéger les droits de l’enfant et prévenir toute répétition de ces violations.
Consolidation de la paix post-conflit
La Commission permanente de la paix et de la sécurité internationale a préparé le terrain pour la future résolution sur « Le rôle des parlements dans la mise en place de mécanismes solides de gestion post-conflit et dans la restauration d’une paix juste et durable », qui sera débattue lors de la prochaine Assemblée à Istanbul.
Les experts consultés ont souligné que la paix durable nécessite bien plus que la cessation des hostilités : elle exige la reconstruction de la gouvernance, le rétablissement de l'État de droit et la réintégration complète des populations affectées.
Intelligence artificielle et action climatique : les défis de demain
Georges Engel a également participé à deux ateliers thématiques organisés en marge de l’Assemblée.
Le premier portait sur l’usage de l’intelligence artificielle dans les parlements, en préparation de la prochaine Conférence sur « Le rôle du parlement dans l’élaboration d’une IA responsable », qui se tiendra à Kuala Lumpur. Cet échange a permis d’aborder les opportunités et les défis liés à l’intégration de l’IA dans le travail parlementaire, notamment en matière de transparence, d’efficacité et d’éthique.
Le second atelier, intitulé « Triple victoire : protéger le climat, la santé et l’économie en réduisant les émissions de méthane », a mis en évidence l’urgence de réduire les émissions de méthane, dont le potentiel de réchauffement est 80 fois supérieur à celui du CO₂ sur 20 ans. Les solutions concrètes se concentrent sur trois secteurs : l’agriculture (40 % des émissions), l’énergie (35 %) et les déchets (20 %).
Face aux menaces hybrides : une mobilisation parlementaire renforcée
L’Assemblée a adopté une résolution d’urgence soulignant la nécessité de renforcer la réponse parlementaire face à la convergence de la criminalité transnationale organisée, de la cybercriminalité et des menaces hybrides.
Cette résolution met en garde contre les risques que ces activités font peser sur la paix internationale, la démocratie et l’État de droit, notamment lorsqu’elles visent à influencer les processus politiques et électoraux.
Les parlementaires appellent à une coopération multilatérale accrue et à des mesures législatives efficaces, conformes au droit international et aux standards des Nations Unies, afin de garantir la sécurité des populations et la primauté de l’État de droit.
Les parlementaires en dialogue pour la paix
Au-delà des résolutions, l'Assemblée a démontré le pouvoir de la diplomatie parlementaire dans la résolution des conflits. Le Groupe de travail sur la résolution pacifique de la guerre en Ukraine et le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient ont intensifié leurs efforts de médiation.
Des avancées prometteuses ont émergé des discussions bilatérales, notamment entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ainsi qu'entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, ouvrant de nouvelles perspectives pour la résolution pacifique de tensions régionales.
 
               
               
              