Echange sur le dialogue social du 3 septembre

Article
Publié le 04.09.2025 à 19h07 Mis à jour le 05.09.2025 à 17h10

Majorité et opposition divergent à la Chambre des Députés sur les conclusions à tirer du dialogue social qui a eu lieu entre les partenaires sociaux le 3 septembre au sujet des pensions, du travail dominical et des heures d’ouverture des commerces, sans qu’un accord ait été trouvé.

Un dialogue « constructif » et de nature à « préserver la paix sociale » pour les représentants du gouvernement et de la majorité parlementaire, malgré l’absence d’accord. Un dialogue social « affaibli » pour les représentants de l’opposition, dont certains sont allés jusqu’à parler de « mort du système tripartite ».

 

Les opinions sur le dialogue social qui a eu lieu le 3 septembre entre représentants du gouvernement, des syndicats et du patronat divergeaient donc fortement lors de la réunion jointe organisée ce jeudi 4 septembre entres les commissions du Travail, de la Sécurité sociale et de l’Économie et des PME.

 

Six membres du gouvernement étaient présents à la Chambre des députés pour répondre aux questions des parlementaires : le Premier ministre Luc Frieden, le Vice-Premier ministre Xavier Bettel, la Ministre de la Sécurité sociale Martine Deprez, le Ministre de l’Économie et des PME Lex Delles, le Ministre du Travail Georges Mischo et le Ministre des Finances Gilles Roth. La réunion a été organisée sur demande du groupe politique LSAP et de la sensibilité politique déi gréng.

 

Pas de paix sociale sans compromis ?

 

Luc Frieden a parlé d’un dialogue constructif entre partenaires sociaux, mais a affirmé que les divergences d’opinion étaient trop importantes pour parvenir à un accord lors de la réunion du 3 septembre.

 

Certains représentants de l’opposition ont exprimé leur regret face à l’absence d’accord et ont affirmé ne pas croire que la paix sociale puisse être assurée en l’absence de compromis. Une députée de l’opposition a notamment déclaré ne pas comprendre pourquoi le gouvernement avait interrompu le dialogue à 16h ce mercredi, alors que, selon elle, les partenaires sociaux étaient prêts à poursuivre les discussions. Pour cette députée, cela témoigne d’une volonté du gouvernement de ne pas aboutir à un accord.

 

Le système des pensions devra être rediscuté par un prochain gouvernement

 

Les députés de l’opposition ont notamment interrogé les représentants du gouvernement au sujet des amendements au projet de réforme des pensions. Alors que, selon eux, le gouvernement avait pour objectif de mener une réforme d’envergure pour renforcer le système sur le long terme, les ambitions auraient été revues à la baisse et ne permettraient désormais plus que de pérenniser le système pour trois ou quatre ans, selon les estimations.

 

Luc Frieden a affirmé dans ce contexte que l’allègement des mesures prévues résulterait d’un compromis après de nombreux échanges, et que le problème des pensions devra être traité à nouveau par un prochain gouvernement à l’horizon 2030. Certains députés de l’opposition ont reproché aux représentants du gouvernement d’avoir reculé sur la question des retraites afin de « passer le cap des prochaines élections ».

 

En ce qui concerne le travail dominical, les discussions, qui doivent selon le gouvernement se poursuivre au sein du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE), ont également été abordées. Certains députés de l’opposition ont affirmé craindre que, si les syndicats n’étaient pas disposés à participer à ce dialogue, la situation serait bloquée, affirmant que le gouvernement n’avait « pas de plan B » pour ce cas de figure. Le Ministre du Travail Georges Mischo a affirmé que les syndicats s’étaient engagés à participer au prochain CPTE qui devrait avoir lieu début octobre.

 

La Chambre des Députés attend désormais le dépôt d’amendements destinés à mettre en œuvre les modifications présentées par le gouvernement après le dialogue social du mercredi 3 septembre. Les textes en question seront ensuite débattus dans les commissions concernées.