La COSAC mobilisée pour relever les nouveaux défis de l’Union européenne

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Publié le 13.06.2025 à 08h36 Mis à jour le 13.06.2025 à 08h36

Dans le cadre de la Présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne, la 73ᵉ réunion plénière de la COSAC (Conférence des organes parlementaires spécialisés dans les affaires de l’Union européenne) s’est déroulée à Varsovie du 8 au 10 juin 2025. La Chambre des Députés était représentée par les députés Gusty Graas, Franz Fayot et Dan Hardy. 

La délégation luxembourgeoise : Franz Fayot, Gusty Graas, Dan Hardy.

Ce rendez-vous interparlementaire a rassemblé des membres des parlements nationaux et du Parlement européen pour débattre des grandes priorités européennes. La délégation luxembourgeoise a participé activement aux travaux visant à renforcer le rôle des parlements nationaux face aux enjeux communs de l’Union européenne, notamment la sécurité, la cohésion, l’élargissement et la cyberrésilience. 

Lors de cette réunion, les présidents des commissions des Affaires européennes des parlements participants ont adopté une contribution. Dans cette dernière, ils approuvent les orientations de la Commission européenne, axées sur une Europe libre, sûre et compétitive, tout en insistant sur la protection des valeurs fondamentales, la sécurité face aux défis géopolitiques et le renforcement de la coopération UE-OTAN. L’innovation et la réduction de la bureaucratie sont également mises en avant dans le texte. Les participants ont convenu de la nécessité d’un cadre financier pluriannuel plus flexible pour mieux répondre aux crises comme les conflits, catastrophes climatiques ou urgences sanitaires, en équilibrant nouvelles priorités et politiques traditionnelles, notamment la cohésion et l’agriculture. En outre, un accord a été trouvé sur le soutien à l’élargissement, respectant les critères de Copenhague, avec des progrès salués pour les Balkans occidentaux, l’Ukraine et la Moldavie, et un appel concernant la situation au Moyen-Orient. Enfin, l’unanimité s’est aussi faite sur le renforcement de la cybersécurité et la lutte contre la désinformation, via une meilleure coordination et un financement accru de l’éducation numérique. 

 

Dans son allocution d’ouverture, Szymon Hołownia, président du Sejm (Chambre basse du Parlement) de la République de Pologne, a insisté sur l’importance d’augmenter les dépenses pour la défense, tout en condamnant le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine. Il a ajouté que l’Union européenne doit montrer au président russe non seulement une communauté de sécurité, mais aussi de valeurs, forte.

 

Le ministre des Affaires de l’Union européenne, Adam Szłapka, a ensuite présenté les priorités de la Présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne, axées sur la sécurité, la compétitivité économique, la cohésion sociale et la défense des valeurs européennes. Il a mis en avant l’intensification de la concurrence mondiale et la nécessité de l’UE d’en faire face. Selon de nombreux parlementaires, l’Europe est forte quand elle est unie. Tout comme la majorité des participants, le député Gusty Graas a félicité la Présidence polonaise pour avoir tenu ses engagements en matière de sécurité

Le vice-président du Parlement européen chargé des Relations avec les Parlements nationaux, Esteban González Pons, est intervenu lors de la 2e session portant sur les programmes des institutions européennes. Les discussions ont mis en avant la nécessité d’une coopération renforcée entre institutions européennes et parlements nationaux pour répondre efficacement aux défis globaux. 

 

La 3e session a été consacrée aux perspectives du nouveau cadre financier pluriannuel (2028-2034) de l’UE, qui sera vraisemblablement présenté en juillet 2025. Certains députés ont estimé que le budget de la Politique agricole commune (PAC) actuelle devrait être maintenu, ce qui a été jugé de contradictoire par d’autres qui ont considéré que les dépenses dans d’autres secteurs devraient être augmentées. Dans son discours, Franz Fayot a cité Mario Draghi ayant déclaré que nous devons agir maintenant, que ce soit en termes de financement, de mise en œuvre de l’union des marchés de capitaux ou autres, si nous voulons sauver notre Union. En outre, le député regrette que les premières coupes du budget se produisent presque toujours dans la coopération au développement, l’environnement et aussi dans les enveloppes sociales.

 

La 2e journée a débuté par une session dédiée à la politique d’élargissement de l’UE. Marek Prawda, sous-secrétaire d’État au ministère polonais des Affaires étrangères, et Jan Truszczyński, ancien négociateur en chef pour l’adhésion de la Pologne à l’UE, ont partagé leur analyse sur les conditions nécessaires à l’intégration de nouveaux membres et décrit les avantages que l’adhésion de la Pologne a apporté au pays. Les débats ont mis en lumière l’urgence stratégique de l’élargissement de l’UE, tout en adaptant les institutions. Dans ce contexte, Dan Hardy a souligné l’importance des critères de Copenhague qui exigent entre autres le respect de valeurs communes. 

 

La dernière session a abordé le renforcement de l’effort collectif de l’UE pour améliorer la cyberrésilience et lutter contre la désinformation. Martyna Bildziukiewicz, experte du Service européen pour l’action extérieure, a présenté les initiatives en cours pour protéger les citoyens et les institutions européennes contre la manipulation de l’information et l’ingérence étrangère (FIMI). D’après Franz Fayot, la désinformation en ligne est un outil très efficace utilisé par les ennemis du projet européen pour s’ingérer dans les élections, notamment par la Russie et la nouvelle administration Trump. L’objectif étant de faire élire un candidat d’extrême droite anti-européen. À son avis, il s’agit de lutter contre les conditions qui permettent à ces prédateurs de prospérer, c’est-à-dire lutter contre les inégalités, de renforcer l’État de droit, d’investir dans les biens publics communs, un environnement sain et dans une éducation de qualité.