Quel avenir pour l’assurance pension ?

Article
Publié le 26.04.2022 à 02h00 Mis à jour le 18.08.2022 à 15h09

Actuellement, il y a 2,5 assurés qui cotisent par personne pensionnée. En 2020, la réserve du régime de pensions était 4,8 fois plus élevée que les prestations annuelles. Ainsi, elle dépassait donc largement le multiplicateur de 1,5 fixé en tant que minimum légal.

 

Ce sont des chiffres présentés en Commission du Travail et de la Sécurité sociale, réunie le 26 avril. Une étude actuarielle présente différents scénarios pour l’avenir : au cas où le rendement de la réserve est à 2 %, c’est en 2041 qu’elle tombe en-dessous du seuil légal. S’il est à 1 %, c’est le cas en 2039 et s’il est à 3 %, en 2043. Jusqu’ici le taux du rendement de la réserve était en moyenne supérieur à 3 %, mais il convient de noter que les variations ont parfois été élevées d’une année à l’autre.

 

Depuis 2013, la réserve du régime général s’est accrue de 88 % ce qui s’explique par le rendement très favorable.

 

Selon le scénario retenu, la réserve serait épuisée en 2045, en 2047 ou en 2048.

 

La croissance de l’emploi devrait continuer

La dernière réforme de l’assurance pension date de 2012. Elle prévoit une évaluation régulière du système, dans un intervalle de 10. C’est dans ce contexte que le Ministre de la Sécurité sociale Claude Haagen a présenté le bilan technique du régime général d’assurance pension.

 

Une précision fournie dès le début : la particularité du Luxembourg est qu’il s’agit d’une économie qui est petite et très ouverte, dont le marché d’emploi tourne avec beaucoup de frontaliers.

 

En ce qui concerne les projections, les spécialistes tablent sur une croissance moyenne de l’emploi de 0,6 %, de la productivité de 1,2 % et du PIB de 1,8 %.

 

Un scénario à long terme prévoit que la part des frontaliers dans l’emploi du pays devrait dépasser les 50 %. La population active augmenterait de 460.000 en 2020 à 630.000 en 2070, avec une augmentation importante surtout au début de la projection. Les projections tiennent compte des chiffres avancés au niveau de l’Union européenne.

 

Sur les 10 prochaines années, les taux de cotisation devraient rester inchangés

Actuellement, la prime de répartition est de 24 %, dont 8 % sont payés par le patron, 8 % par le salarié et 8 % par l’Etat. Avec la proportion de pensionnés qui devient progressivement plus grande par rapport aux personnes qui travaillent, la prime de répartition dépasserait les 24 % dès 2027.

 

Le Ministre Claude Haagen a précisé que les 10 prochaines années, le taux de cotisation resterait à 24 %. Les indicateurs seraient pour le moment au vert, mais on devrait réfléchir au financement à moyen et à long terme. Les pensions courantes sont réajustées au coût de la vie.

 

Notons encore qu’en 2020 le nombre d’assurés dépassait les 46100, dont 58 % d’hommes. 18 % prennent leur retraite à 65 ans, la part de ceux qui prennent une retraite anticipée a augmenté de 31 à 38 %. Les non-résidents représentent presque 50 % des pensionnés.

 

Les questions des députés ont surtout concerné l’évolution de la réserve, ainsi que son rendement. Ne faudrait-il pas changer complètement de cadre ? C’était la question d’une députée qui s’est inquiétée du fait que les scénarios tablent sur des modèles de croissance.

 

Le rapport sur le bilan technique du régime général d’assurance sera transmis au Conseil économique et social pour avis.