37e Assemblée régionale Europe de l’APF
La 37e Assemblée régionale Europe de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) s’est tenue à Andorre-la-Vieille du 20 au 22 octobre 2025
Dix-huit sections dont le Luxembourg y ont pris part.
Les discussions se sont focalisées sur la:
coopération et développement économique en Région Europe
L’Europe dans un monde économique fragmenté
Les débats ont mis en lumière la recomposition du commerce mondial et la montée des tensions géopolitiques.
Elvire Fabry de l’Institut Jacques Delors a souligné la nécessité pour l’Union européenne de renforcer sa compétitivité et son autonomie stratégique face aux États-Unis et à la Chine, en misant sur l’innovation et la coordination entre États membres.
Seuls les États conservent aujourd’hui la capacité de préserver la stabilité économique et politique.
Pere Vilanova Trías, le représentant de la Principauté d'Andorre auprès de la Commission européenne pour la démocratie par le droit au sein du Conseil de l’Europe (plus connue sous le nom de Commission de Venise), a décrit un monde « fragmenté » où la mondialisation linéaire laisse place à des blocs concurrents.
Selon lui, seuls les États conservent aujourd’hui la capacité de préserver la stabilité économique et politique, car ils demeurent les seules entités disposant à la fois de la légitimité démocratique, des instruments juridiques et des moyens budgétaires nécessaires pour réguler les marchés, protéger les citoyens et maintenir la cohésion sociale face aux pressions externes des grandes puissances et des acteurs privés transnationaux.
Une Europe lucide et proactive
Mars Di Bartolomeo a rappelé que l’Europe traverse une polycrise – politique, économique, sociale et des valeurs –, mais qu’elle dispose encore de leviers majeurs pour agir.
Le député luxembourgeois a plaidé pour une coopération équilibrée avec les États du continent africain. Estimant que l’Afrique, avec ses 1,5 milliard d’habitants, n’est pas un terrain de rivalité mais un partenaire d’avenir, Mars Di Bartolomeo rappelle que l’Europe doit continuer à s’engager sur le continent africain sinon elle risque de voir sa présence éclipsée par d'autres puissances telles que la Chine ou les États-Unis.
Une Francophonie économique et de l’innovation
Florence Brillouin, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a présenté les missions économiques francophones destinées à favoriser l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes et à créer des partenariats entre entreprises francophones. Depuis leur lancement, plus de 5 000 rendez-vous d’affaires ont été pu être organisés, donnant lieu à de nombreuses collaborations concrètes. L’OIF entend ainsi promouvoir une francophonie économique solidaire, tournée vers la durabilité et la création d’emplois.
L’ouverture apporte le progrès, le repli le déclin.
Bastien Brunis, porte-parole du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) international, a appelé à renforcer la compétitivité des entreprises européennes et à valoriser les métiers du numérique.
Claudia de Sessa, de la Commission européenne, a détaillé la stratégie de l’UE pour une intelligence artificielle responsable, fondée sur la formation, la recherche et la souveraineté technologique.
Stijn Broecke, économiste à l’OCDE, a quant à lui présenté les effets de l’IA sur l’emploi, soulignant qu’elle accroît la productivité et la satisfaction au travail tout en accentuant les besoins de formation et d’inclusion.
Une francophonie d’avenir
Les travaux se sont conclus par l’adoption de la Déclaration d’Andorre-la-Vieille, appelant à bâtir une « Francophonie économique et technologique solidaire » fondée sur la jeunesse, l’innovation et la coopération.
Cette déclaration réaffirme la vocation de la Francophonie à être un espace d’influence, de dialogue et de croissance partagée, où la langue française sert de trait d’union entre économie, culture et développement durable.