La protection des animaux pendant le transport

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Publié le 08.10.2021 à 18h05 Mis à jour le 22.09.2022 à 14h42

La protection des animaux pendant le transport a été discutée le 8 octobre au sein de la Commission de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural. Les députés se sont entretenus avec la députée européenne Tilly Metz, présidente de la Commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport (ANIT) du Parlement européen.

Tilly Metz a expliqué aux députés que l’ANIT, créée en septembre 2020 et composée de 30 eurodéputés de différents groupes politiques, s’est vu confier la mission d’analyser pendant un an la problématique du transport d’animaux d’élevage, aussi bien au sein de l’Union européenne que vers des pays tiers, et d’émettre des recommandations.

 

« Les animaux subissent souvent des conditions de transport qui les mettent dans un état de stress » a notamment souligné l’eurodéputée, tout en faisant le constat que la règlementation européenne est souvent transgressée. « Il n’existe pas assez de contrôles, ou les contrôles ne sont pas suffisants ou peu efficaces » a ajouté Tilly Metz. Aussi, la réglementation sur le transport d’animaux ne fait pas de différence entre les types d’animaux, regrette l’eurodéputée.

 

Si la commission d’enquête a déjà effectué trois missions d’observation au sein d’Etats membres de l’Union européenne, elle compte en réaliser encore deux. La Commission européenne s’est engagée à analyser et prendre en compte les recommandations formulées par l’ANIT, en vue d’une refonte du règlement 1/2005 sur le transport d’animaux, s’est réjoui Tilly Metz.

« Les animaux subissent souvent des conditions de transport qui les mettent dans un état de stress. »

Tilly Metz

L’eurodéputée a notamment expliqué aux députés de la commission parlementaire que les eurodéputés allemands, luxembourgeois et néerlandais ont fait une déclaration commune au Parlement européen visant à interdire le transport longue distance d’animaux d’élevage vers des pays hors Union européenne.

 

Les députés de la Commission de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural ont unanimement salué le travail effectué jusqu’à présent par l’ANIT et les efforts réalisés en vue de la protection des animaux. De manière général, il se sont prononcés en faveur de contrôles plus stricts non seulement dans les autres Etats membres de l’Union européenne, mais aussi au Luxembourg.

 

A ce titre, un député a fait remarquer que le Grand-Duché est un pays de transit et qu’il n’est pas rare de voir des convois de transport d’animaux d’élevage sur les aires de repos luxembourgeoises. Un autre député était du même avis, en ajoutant qu’il est important non seulement d’augmenter le nombre de contrôles, mais aussi de former de manière adéquate ceux qui les réalisent.

 

Plusieurs députés se sont également montrés en faveur d’une production et consommation davantage locale, tout en soulignant qu’il faudrait offrir aux éleveurs luxembourgeois des conditions qui leur permettent de produire plus localement. Il s’agit notamment de la volaille, pour laquelle il n’existe pas d’abattoirs spécialisés au Grand-Duché.

 

Un député a souligné que s’il existe des labels servant à contrôler l’origine des produits, comme par exemple celui sur le jambon de parme, cela ne veut pas pour autant dire que la viande provient de la région en question.

 

Tilly Metz a rappelé qu’il existe une initiative au niveau européen appelée stratégie « Farm to Fork » de la Commission européenne, visant à rendre les systèmes alimentaires équitables, sains et respectueux de l'environnement. La problématique du transport des animaux d’élevage est un problème parmi d’autres, comme par exemple le gaspillage alimentaire en raison d’une surproduction de viande, a-t-elle ajoutée.

Rappelons que les députés ont débattu au mois de juillet de la pétition 1843 visant à interdire l’abattage du bétail luxembourgeois dans des abattoirs non certifiés UE.