« L’ambiance de cette session est plus que tendue »

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Publié le 24.02.2023 à 22h18 Mis à jour le 01.03.2023 à 11h42

Un an après l’agression russe contre l’Ukraine la session de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) consacrée à cette guerre en Ukraine fait parler d’elle. La cause : une délégation russe est également présente à Vienne. Le Président de la délégation luxembourgeoise, le député Gusty Graas (DP) a pris la parole ce vendredi 24 février 2023 pour condamner l’invasion russe.

Sur l'écran, le message de soutien de la délégation luxembourgeoise un an après l'agression russe contre l'Ukraine.
Sur l'écran, le message de soutien de la délégation luxembourgeoise un an après l'agression russe contre l'Ukraine.
Monsieur Graas, vous avez sollicité la parole lors de la session d’hiver de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE ce vendredi à Vienne. Pourquoi cette démarche ?

Gusty Graas : « Il était crucial pour notre délégation de profiter de cette occasion pour condamner fermement l’invasion russe. Une délégation russe étant présente, l’ambiance à cette assemblée parlementaire est plus que tendue. Les déclarations des participants de Russie et du Belarus en session sont choquantes ; ils ont ouvertement accusé les Européens d’être des nazis. Face à ces dénonciations, bon nombre de participants ont quitté la salle. Il est important de boycotter ce genre de déclarations. »

 

Pendant longtemps, différentes assemblées parlementaires pratiquaient une politique qui consistait à accepter une présence russe dans le but de garder des canaux pour assurer un dialogue. Cet argument n'est-il plus valable ?

« Il ne faut pas oublier que la Russie a été éliminée de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. À ce stade, ce dialogue interparlementaire n’est pas possible. Certes, nous espérons trouver une solution diplomatique. Nous ne devons pas fermer complètement toutes les portes. Par contre, la condition sine qua non pour que les Russes puissent réintégrer les assemblées internationales est qu’ils acceptent qu’un tribunal spécial juge les crimes de cette guerre. »

 

La délégation ukrainienne ne participe pas aux séances auxquelles des représentants russes sont présents. Vous avez sollicité une entrevue à part avec vos homologues ukrainiens. Quel était votre message ?

« Nous leur avons fait part de notre soutien absolu, que ce soit sur le plan militaire ou politique. Il est important de leur donner– à terme - une perspective au sein de l’Union européenne. L’entrevue était très intéressante. Les Ukrainiens nous ont présenté une demande pour revoir les statuts de cette assemblée parlementaire. Ils proposent de pouvoir suspendre la Russie sans l’éliminer définitivement. Cette démarche démontre que les Ukrainiens font preuve de grandeur. Nous soutenons leur proposition. »

 

Quel rôle le Luxembourg en tant que petit pays peut-il jouer dans cette guerre ?

« Nous avons ressenti une vraie reconnaissance de la part des Ukrainiens pour les engagements que le Grand-Duché a pris. Il ne faut pas oublier l’apport politique que nous pouvons porter à la cause des Ukrainiens. La voix du Luxembourg est entendue, c’est ce qu’ils nous ont confirmé. Et c’est pour cette raison que notre délégation a pris la parole aujourd’hui. »

Entrevue de la délégation luxembourgeoise avec une délégation ukrainienne en marge de la session d'hiver de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE à Vienne.
Entrevue des délégations luxembourgeoise et ukrainienne en marge de la session de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE à Vienne.