Visite de Frans Timmermans, Vice-Président de la CE

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Publié le 04.07.2022 à 02h00 Mis à jour le 20.09.2022 à 17h05

L’UE mène le débat sur la transition énergétique, affirme le responsable en charge du pacte vert pour l'Europe.

 
Le Commissaire européen entouré des députés luxembourgeois et européens.

«L’Europe est la seule à avoir un véritable projet dans le domaine de la transition énergétique»

Frans Timmermans

Au-delà du réchauffement climatique, le pacte vert est aussi un enjeu géopolitique, a déclaré Frans Timmermans. Si le monde ne prend pas la bonne direction, on assistera à une multiplication des guerres pour l’eau et pour la nourriture, a-t-il ajouté.





Le Vice-Président de la CE en charge du pacte vert a mené un débat ce lundi 4 juillet autour des thèmes de son portefeuille avec des députés, des membres du Parlement européeen et des membres du Parlement des Jeunes. Il a, à cette occasion, souhaité remercier le Luxembourg pour avoir été jusqu’à présent un « partenaire aussi constructif ».

 

Pour Frans Timmermans, ce ne sont pas l’argent ou les technologies qui représentent le risque principal dans le domaine de la transition énergétique, mais le fait que des gens puissent être laissés sur le bord du chemin. Ils pourraient notamment souffrir des changements que la transition amènera dans le monde du travail. La grande question sociale de notre génération et de la prochaine serait ainsi de s’assurer que « tout le monde soit inclus » dans le changement.  

 

L’Europe serait en excellente position pour réussir ces défis, toujours selon Frans Timmermans. Elle serait la seule à avoir un véritable projet dans le domaine et serait donc aussi en position de prendre un avantage compétitif par rapport aux USA et à la Chine. La transition énergétique serait également le seul moyen de garantir notre indépendance énergétique, dont la guerre en Ukraine montre actuellement l’aspect essentiel.

Les conséquences de la guerre sur la transition énergétique

Les députés ont voulu savoir si la guerre en Ukraine avait été un accélérateur de la transition énergétique. Frans Timmermans a répondu en citant l’exemple du Groupe de Visegrád (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie) dont trois des quatre pays membres seraient désormais favorables à une transition énergétique.  Frans Timmermans a dans ce contexte reconnu qu’il avait eu tort par le passé de croire que la dépendance entre l’Europe et la Russie en matière de commerce de l’énergie était mutuelle.

 

Il faudrait ainsi, selon le Vice-Président, préparer la société aux conséquences d’éventuelles pénuries. Il a affirmé espérer pouvoir présenter un rapport sur le sujet aux états membres le 20 juillet prochain, tout en insistant sur le fait que l’Europe avait été unie jusqu’à présent et qu’il fallait qu’elle le reste.

 
Frans Timmermans et Fernand Etgen devant le livre d'or de la Chambre

Entre souveraineté énergétique et transition juste

Les députés ont demandé comment Frans Timmermans voyait les prospects commerciaux et diplomatiques de l’Europe dans le cadre de la transition énergétique. Pour les technologies permettant la transition, il faudrait, soulignent les députés, des matières premières et des composants technologiques en provenance de pays comme la Chine. Or, comment assurer dans ce cas un degré suffisant de souveraineté ?

 

Frans Timmermans a affirmé qu’un certain degré d’ouverture était nécessaire et qu’il ne fallait pas « revenir au XIXème siècle ». Il faudrait surtout œuvrer à créer les conditions pour que tous les pays puissent se diriger vers une économie « soutenable ». Il a également affirmé dans ce contexte qu’une industrie européenne des batteries « remarquable » était en train de voir le jour, basée sur des matériaux qu’on trouve en Europe.

 

Les députés ont souhaité revenir sur le thème des moyens pour garantir une transition juste. Frans Timmermans a reconnu qu’il s’agissait de la question la plus difficile et la plus importante. Pour lui, cela passera par des questions de fiscalité. Il faudra ainsi « réinventer la redistribution » des richesses, et de souligner que les « ultraradicaux » profitent de l’insécurité provoquée par les questions que soulève la transition énergétique pour mettre en opposition les « agendas » vert et social.

Retransmission de l'entrevue