Obligation vaccinale : Rencontre avec les experts

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Publié le 18.01.2022 à 01h00 Mis à jour le 17.08.2022 à 10h26

Les experts du groupe adhoc* préconisent une obligation vaccinale pour les personnes de plus de 50 ans, ainsi que pour les personnes œuvrant dans les structures hospitalières et de soins. Cette conclusion est le fruit de leurs travaux qu’ils ont exposés aux députés de la Commission de la Santé et de la Commission de la Justice.

En guise d’introduction, le Président de la Commission de la Santé Mars Di Bartolomeo a salué un dialogue avec des experts en toute indépendance. Il s’agirait d’entendre les experts et non pas les positions du Ministère de la Santé qui n’était pas représenté à la réunion.

 

Les experts ont exposé les grandes lignes de leur rapport : il s’agirait de protéger les populations les plus vulnérables et on devrait viser la sortie de la situation actuelle. L’obligation vaccinale pour une tranche d’âge ne devrait pas impliquer un relâchement dans les autres tranches d’âge. Mais l’effet de l’obligation vaccinale serait le plus élevé si on visait les plus de 50 ans, tout en établissant un cordon sanitaire autour des vulnérables.

 

L'éventuelle obligation vaccinale dans les structures hospitalières et de soins

Les questions de députés étaient diverses et concernaient par exemple une obligation vaccinale du personnel soignant. Est-elle utile si on sait que les personnes vaccinées peuvent s’infecter et transmettre le virus ? Elles peuvent effectivement s’infecter, mais si elles tombent malades les symptômes sont plus légers, ont expliqué les experts. Les contaminations seraient beaucoup moins fréquentes ente personnes vaccinées qu’entre non vaccinées. Dans les maisons de soins dans lesquelles le taux de vaccination du personnel contre la grippe est élevé, la maladie ferait beaucoup moins de ravages. Ceci serait d’autant plus le cas pour les vaccinations Covid qui seraient plus efficaces que celles contre la grippe.

 

Un expert a plaidé pour l’introduction d’une obligation de renseignement. « Ce n’est pas normal que les directions ne connaissent pas l’état vaccinal du personnel et ne peuvent pas prendre les précautions qui s’imposent » a-t-il souligné. Avant l’obligation vaccinale telle que préconisée, l’obligation d’information devrait être introduite.

 

Pourquoi pas une obligation vaccinale à partir de 18 ans ? C’était une autre question à laquelle les experts ont répondu que le souci de proportionnalité guidait leur choix. Mais la recommandation de vaccination devrait être maintenue, voire renforcée.

 

Les effets secondaires de la vaccination

Quant à des questions concernant les effets secondaires, les experts ont expliqué qu’on devrait distinguer effets secondaires et réactions. Ces dernières, comme par exemple de la fièvre ou des douleurs au bras, ne dureraient en règle générale que quelques jours. Les effets indésirables seraient connus et, avec des milliards de vaccinations, on pourrait conclure qu’ils sont indéfiniment moindres que les effets néfastes de l’infection.   En plus, s’agissant par exemple des cas d’effets secondaires comme les péricardites, ils seraient en général passagers. Pour les myocardites concernant principalement de jeunes hommes, on aurait un cas sur 25.000 vaccinations, en règle général sans séquelles de longue durée.

 

L’échange avec les experts en commissions parlementaires précédait l’échange en séance publique.  Le débat de consultation sur initiative du Premier Ministre et concernant une analyse de l’opportunité d’introduire une vaccination sectorielle ou universelle aura lieu mercredi le 19 janvier après 14 heures.

 

*Il s’agit de Dr Vic Arendt, médecin infectiologue, ProfDr Claude P.Muller, expert en immunologie et virologie, Dr Gérard Schockmel, médecin spécialiste en maladies infectieuses, Dr Thérèse Staub,  médecin chef du Service national des maladies infectieuses et Pr Dr Paul Wilmes, Centre for Systems Biomedicine, Université de Luxembourg.