Point sur la situation au Mali

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Publié le 14.02.2021 à 01h00 Mis à jour le 16.08.2022 à 16h23

Les députés membres de la Commission des Affaires étrangères et européennes et de la Commission de la Sécurité intérieure et de la Défense se sont renseignés le vendredi 14 janvier sur la situation actuelle au Mali. Le Ministre de la Défense François Bausch a fait le point sur le rôle du Grand-Duché de Luxembourg dans ce pays où les tensions politiques sont de plus en plus importantes.

Contexte de la présence luxembourgeoise

Le Ministre a rappelé le contexte dans lequel se place la mission de l’armée luxembourgeoise au Mali. En raison des tensions politiques qui subsistent depuis une dizaine d’années et de la détérioration constante des conditions de sécurité et de la situation humanitaire au Mali, l’Organisation des Nations unies (ONU) a déployé quelque 12.000 militaires et 1.700 policiers dans le cadre de la « Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali » (MINUSMA).

 

« La présence de l’armée luxembourgeoise au Mali est plus importante que jamais » a souligné François Bausch, en expliquant que celle-ci a contribué à la mise en place de liens satellitaires fixes reliant les postes de commandement de plusieurs secteurs au quartier général de la MINUSMA. Si ce réseau sera remplacé à terme par une solution non-gouvernementale, il est nécessaire que l’armée luxembourgeoise reste sur place afin de satisfaire les besoins de la MINUSMA en termes de communication par satellite, a expliqué le Ministre. Un responsable de l’Armée luxembourgeoise a ajouté qu’il s’agit des images captées par les drones, les caméras de surveillance et les satellites en vue de protéger les troupes et les différents camps.

 

Réactions des députés

Un député de l’opposition s’est demandé si l’armée luxembourgeoise n’encourait pas un risque trop grand face aux tensions grandissantes à l’heure actuelle. François Bausch a expliqué qu’il est très peu probable que le camp luxembourgeois soit attaqué en raison de la présence de troupes d’autres pays participant à la MINUSMA, comme par exemple la France.

 

Une députée de l’opposition a souligné l’importance de la présence des forces luxembourgeoises au Mali et souhaitait avoir des précisions sur les orientations stratégiques de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne. François Bausch s’est notamment référé à la boussole stratégique de l’Union européenne, un livre blanc visant à définir les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu’en 2030. A la demande d’un autre député de l’opposition, le Ministre s’est proposé de faire le point sur cette stratégie en commission parlementaire, conjointement avec le Ministre des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn. François Bausch a par ailleurs souligné que le Grand-Duché de Luxembourg soutenait ce processus qui a été initié par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

 

A la demande d’un député quant au volet humanitaire de la crise politique au Mali, le Ministre de la Défense a expliqué que l’ONU a mis en place un certain nombre de programmes visant à aider et à protéger la population civile.

 

Vers une prolongation de 24 mois de la présence luxembourgeoise au Mali

Les députés se sont montrés en faveur de la prolongation de la présence de l’armée luxembourgeoise sur le territoire malien pour 24 mois, telle que proposée par le Gouvernement. La sensibilité politique Piraten a voté contre, tandis que la sensibilité politique adr s’est abstenue.

Le Luxembourg s’était initialement engagé dans la MINUSMA pour une période allant du 1er février 2020 au 31 mars 2022. La participation de l’armée luxembourgeoise à la MINUSMA a été fixée par règlement grand-ducal du 24 janvier 2020 relatif à la participation du Grand-Duché de Luxembourg à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). De ce fait, il n’est pas nécessaire de soumettre la prolongation au vote des députés en séance publique. L’avant-projet de règlement grand-ducal sera prochainement soumis à l’approbation du Gouvernement en Conseil et au Conseil d’Etat.