1 milliard d’euros par an pour la lutte contre la pauvreté à partir de 2027

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Publié le 08.12.2025 à 16h04 Mis à jour le 08.12.2025 à 16h04

Pas moins de trois ministres étaient reçus ce lundi 8 décembre par les députés de la Commission de la Famille, des Solidarités et du Vivre ensemble afin de présenter le nouveau « Plan d’action national pour la prévention et la lutte contre la pauvreté » (PAN pauvreté) qui compte huit chapitres, 27 objectifs et 106 actions, à mettre en œuvre à court, moyen et long terme, afin de lutter contre la pauvreté.

1/5 des personnes et ¼ des enfants seraient menacés par la pauvreté au Luxembourg. Une « triste réalité », comme le note le Ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil Max Hahn. Il était accompagné de Claude Meisch, Ministre de l’Éducation et du Logement et de Martine Deprez, Ministre de la Santé, qui sont également impliqués dans ce dossier. Les auteurs du PAN pauvreté souhaitent que sa dimension transversale permette de lutter contre le risque de pauvreté dans tous les domaines. 

 

Le Ministre du Travail Georges Mischo aurait également dû participer à la réunion, mais sa présence a été empêchée dans le contexte de l’annonce de sa démission du Gouvernement faite dans la matinée du 8 décembre. 

 

400 millions d’euros supplémentaires pour financer les mesures contre la pauvreté

 

Une députée de l’opposition s’est étonnée de l’absence de montants chiffrés pour les mesures envisagées dans le document présenté aux députés. Max Hahn a estimé qu’en 2027, les mesures allaient engendrer des dépenses supplémentaires à hauteur de 400 millions d’euros par rapport aux mesures déjà budgétisées, qu’il a estimées à 600 millions d’euros, amenant le total à 1 milliard par an pour le PAN pauvreté à partir de 2027.

 

Avec ce plan, « Nous allons aider beaucoup de monde »

 

Le plan est divisé en huit chapitres : 

 

  • Accès aux droits et aux services sociaux : lutte contre le non-recours
  • Aides et prestations sociales
  • Logement et énergie
  • Santé et sécurité
  • Éducation et enfance
  • Formation continue et apprentissage tout au long de la vie
  • Activation et emploi
  • Cohésion sociale

     

Globalement, il s’agit de faire en sorte que moins de personnes tombent entre les mailles du filet social. 

 

Les mesures concernent la simplification administrative et le soutien aux personnes qui ont droit à des aides qui n’en profitent pas. Il s’agit aussi de revoir la manière dont certaines aides sont accordées en procédant de manière plus progressive afin que des seuils arbitraires n’empêchent pas l’accès aux aides. 

 

Le plan prévoit encore de nouvelles aides comme une aide financière aux foyers dont les enfants sont scolarisés. Une adaptation du REVIS est également annoncée, tout comme des actions de sensibilisation autour de la problématique du surendettement. Les aspects logement et éducation font aussi partie du plan, avec notamment une volonté affichée d’augmenter la création de logements abordables.

 

L’ensemble des mesures est disponible dans le plan rendu public par le Gouvernement :

 

Max Hahn a souligné que le PAN pauvreté n’avait pas de date d’expiration, et qu’il serait adapté en fonction des évolutions futures de la société. Il a également affirmé que le plan n’éradiquerait pas la pauvreté, mais qu’il permettrait « d’aider beaucoup de monde ».

 

Aucune augmentation du salaire minimum n’est prévue

 

Les députés ont notamment voulu savoir comment le Gouvernement, qui affirme que le plan sera évalué, comptait s’y prendre pour mesurer son efficacité. Max Hahn a affirmé qu’un suivi annuel serait effectué, et qu’une analyse externe serait effectuée tous les 5 ans. Les objectifs individuels sont également accompagnés de dates d’application.

 

Parmi les autres interrogations des députés, certains ont regretté que le plan ne prévoie pas d’ajustements à deux leviers spécifiques dans le contexte de la lutte contre la pauvreté : le salaire minimum et le montant des retraites.

 

Un député de la majorité a souligné qu’il faudra être vigilant dans la durée, pour éviter que le sujet de la pauvreté ne soit évincé de l'actualité par d’autres sujets politiques. Max Hahn a affirmé que le travail législatif allait être d’envergure pour adapter les cadres qui régissent le secteur social. 

 

Le plan a été adopté par le Conseil de gouvernement et a été présenté à la presse cet après-midi.

 

Retrouvez l’intégralité de l’échange en commission en replay :