Le financement du matériel numérique des écoles fondamentales

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Publié le 13.01.2023 à 17h13 Mis à jour le 13.01.2023 à 17h15

Est-ce que l’État devrait mettre à disposition et financer le matériel numérique utilisé dans les écoles fondamentales au Luxembourg ? C’est la question principale discutée lors de la Commission de l’Éducation nationale ce vendredi 13 janvier.

Le matériel numérique des écoles fondamentales est actuellement mis à disposition par les communes, tel que prévu par la loi de 2009 portant sur l’organisation de l’enseignement fondamental. La proposition de loi 7883 de la députée Martine Hansen (CSV) remet en cause cette organisation puisque toutes les communes ne disposent pas des mêmes moyens financiers afin d’équiper leurs écoles. Cette proposition de la députée de l’opposition prévoit que l’État finance ce matériel tel qu’il est déjà le cas pour les établissements scolaires de l’enseignement secondaire. L’objectif de cette proposition est de garantir l’égalité entre les élèves des écoles fondamentales.

 

Dans sa prise de position, le Gouvernement avance cependant plusieurs points qui s’opposent à cette réorganisation. Celle-ci aurait par exemple un impact négatif sur l’autonomie pédagogique des communes qui ne choisiraient plus librement le matériel numérique. Par ailleurs, la gestion de nouvelles écoles fondamentales deviendrait beaucoup plus compliquée étant donné que les responsabilités seraient partagées entre les communes et l’État, toujours selon l’avis du Gouvernement.

 

Un coût initial qui pourrait atteindre les 45 millions d'euros

Plus loin, une telle réorganisation impliquerait aussi des coûts supplémentaires et non prévus dans le budget de l’État. Selon les estimations du Gouvernement, le coût initial d’acquisition du matériel pourrait s’élever à un montant allant de 36 à 45 millions d’euros. De plus, quelque 200 nouveaux postes devraient probablement être prévus afin d’assurer la maintenance de l’équipement numérique qui serait fourni à environ 400 écoles fondamentales.

 

Lors des discussions en commission parlementaire, une députée a demandé pourquoi le groupe politique CSV s’est limité au matériel numérique. Elle a soulevé la question si selon la même logique d’autres matériels didactiques par exemple ceux pour l’éducation artistique ou l’enseignement des sciences ne devraient être financés par l’État. La députée Martine Hansen a en réponse rappelé que la proposition de loi trouve son origine dans les réflexions sur l’enseignement à distance en pleine crise sanitaire. Suite à l’analyse des différents avis sur cette proposition, la commission de l’Éducation nationale devrait recommander aux députés de ne pas adopter la proposition de loi qui pourrait figurer à l’ordre du jour d’une séance publique en février.