« Nous voulons rejoindre la famille européenne »

Article
Publié le 29.01.2024 à 15h55 Mis à jour le 29.01.2024 à 15h55

C’était le but affiché par le Premier ministre du Monténégro accueilli à la Chambre pour un échange de vues avec les membres du Bureau et de la Commission des Affaires étrangères. Les députés se sont renseignés sur les avancées du Monténégro dans son processus d’adhésion à l’Union européenne.  Le Premier ministre monténégrin a assuré aux députés que son pays a aligné intégralement sa politique étrangère et de sécurité sur celle de l’Union européenne. 

Le Premier Ministre du Monténégro s'est entretenu avec les membres du Bureau et de la Commission des Affaires étrangères et européennes.

Le Président de la Chambre des Députés, Claude Wiseler, a remarqué que le nom du parti politique du Premier ministre monténégrin, accueilli ce lundi matin à la Chambre des Députés, exprime clairement son engagement européen avec la dénomination : « Europe maintenant ». En effet, le Premier ministre a affirmé devant les parlementaires luxembourgeois que son pays dispose actuellement d’une majorité politique véritablement orientée vers les réformes nécessaires pour aboutir à son adhésion en tant que 28e Etat membre de l’Union européenne. Les députés ont salué le plan ambitieux du Premier ministre visant à accélérer le processus d’adhésion de son pays à l’UE. Les députés et le Premier ministre Milojko Spajić ont identifié des réformes prioritaires liées à l’Etat de droit, au fonctionnement des principales instances judiciaires ainsi qu’aux domaines de la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. Le Premier ministre a exprimé le souhait de les concrétiser avant la fin de l’année.

 

En réponse à la question d’un député concernant la position du Monténégro à l’égard d’éventuels changements dans les traités de l’UE, notamment en ce qui concerne la majorité ou l’unanimité pour les décisions au sein du Conseil, Milojko Spajić a souligné que le Monténégro soutient toutes les réformes de l’UE, pourvu qu’elles soient avantageuses pour les citoyens européens. Dans ce contexte, le Premier ministre a insisté sur le fait que son pays aspire à rejoindre la grande famille européenne, partageant les mêmes valeurs, et à avoir également accès au marché unique européen. Il a souligné la volonté du Monténégro de contribuer positivement à l’UE, sans être un « fauteur de troubles ».  

Monténégro : un partenaire « fiable » pour l’UE

Au cours des discussions avec les députés, notamment sur les relations entre la Russie et le Monténégro, Milojko Spajic a souligné que, malgré d’importants investissements russes dans le secteur touristique, son pays a été le premier des Balkans à mettre en œuvre les sanctions à l’égard de la Russie et ceci sans solliciter d’aides financières de l’UE. Selon le Premier ministre, le Monténégro se positionne en tant que « partenaire fiable en ces temps difficiles ».

"Le Monténégro se positionne en tant que partenaire fiable pour l'Union européenne"

Milojko Spajić, Premier Ministre du Monténégro

Les députés se sont encore intéressés à la volonté du Monténégro de réformer son système de santé et son régime des retraites. Dans ce contexte, le Premier ministre a mis en avant l’importance de « retenir les jeunes Monténégrins dans le pays » en leur offrant des perspectives d’avenir. Par ailleurs, le Premier ministre s’est réjoui de la réussite de l’intégration de la diaspora monténégrine au Grand-Duché, soulignant les liens forts entre les deux pays.

 

Un autre député a souhaité obtenir des informations sur les progrès du Monténégro en matière d’environnement et de développement durable. Milojko Spajić a précisé que son pays figure parmi les premiers au monde à avoir inscrit la protection de l’environnement dans sa Constitution. Ainsi, il a souligné que la Constitution oblige le pays « à prendre en compte l’impact sur l’environnement ». Cependant, il a admis que le Monténégro doit encore surmonter des défis écologiques hérités de l’époque communiste, notamment liés à une centrale thermique et aux mines de charbon. Le Premier ministre a exprimé sa volonté de décarboniser le pays et d’investir dans les énergies renouvelables, tout en reconnaissant que cette transition énergétique nécessitera probablement une dizaine d’années. Finalement, il a mis en avant que, malgré les défis, l’utilisation du charbon a contribué à maintenir l’indépendance énergétique du pays et à maintenir une inflation basse, en particulier après l’agression russe en Ukraine et la crise énergétique qui en a résulté.