Protéger les droits humains est une priorité pour le Luxembourg

Article
Publié le 28.03.2023 à 14h35 Mis à jour le 28.03.2023 à 18h16

Au niveau bilatéral ou multilatéral, le Grand-Duché saisit chaque occasion pour aborder la situation des Ouïghours et continuera de le faire, c’est le message que le Président de la Chambre Fernand Etgen a transmis à la fondatrice et directrice exécutive de l’ONG « Campaign For Uyghurs ». Rushan Abbas a été accueillie ce mardi 28 mars à la Chambre des Députés pour un échange bilatéral.

La politique chinoise envers le peuple des Ouïghours est une politique d’éradication et de répression, selon Rushan Abbas, qui qualifie les actions contre les Ouïghours de « génocide ». Les Ouïghours sont emprisonnés dans des camps de travail forcé, a expliqué la fondatrice et directrice exécutive de l’ONG « Campaign For Uyghurs » au Président de la Chambre des Députés. Elle a illustré la situation des Ouïghours par sa propre expérience privée. Depuis 2018, la sœur de Rushan Abbas est emprisonnée par les autorités chinoises qui l’accusent d’actes terroristes. Abdulhakim Idris, le mari de Rushan Abbas, a témoigné de la disparition de ses parents et de plusieurs membres de sa famille en avril 2017.

 

Les Ouïghours auraient besoin d’aide, a plaidé Rushan Abbas. En évitant la confrontation avec la Chine, chacun se ferait complice du mal que subit le peuple des Ouïghours. Dans ce contexte, il fallait notamment sensibiliser les citoyens sur les produits fabriqués dans des entreprises ayant recours au travail forcé des Ouïghours. Il faudrait donc particulièrement informer sur les produits venant de la province chinoise de Xinjiang. Lors de l’échange de vues, la situation des femmes ouïghoures a également été abordée. Selon Rushan Abbas, les femmes ouïghoures seraient victimes de mariages forcés avec des Chinois, d’avortements forcés ainsi que de stérilisations forcées.

 

Rushan Abbas a formulé plusieurs revendications parmi lesquelles des sanctions plus sévères envers les entreprises employant des travailleurs forcés ou encore une interdiction d’importation au niveau européen, voire international. Elle a salué l’initiative de la Commission européenne qui a dévoilé un règlement pour interdire les produits issus du travail forcé en septembre 2022.  

 

Le Président de la Chambre a souligné que le Grand-Duché de Luxembourg a à maintes reprises réaffirmé sa position : « protéger les droits humains et combattre le travail forcé est une priorité du Luxembourg et de l’Union européenne ». Il a rappelé que le Luxembourg est actuellement membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.