Imagerie médicale : différentes pistes pour un meilleur accès

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Publié le 02.05.2023 à 09h59 Mis à jour le 16.05.2023 à 11h03

Comment remédier au problème des délais trop longs pour accéder aux examens IRM ou à la mammographie ? Le sujet était à l’ordre du jour d’une Commission jointe – Santé, Travail et Sécurité sociale - suite à la pétition 2504.

Les délais pour un rendez-vous pour une mammographie se sont un peu raccourcis mais ne sont pas encore satisfaisants : en moyenne  12 mois au lieu de 18 mois. Cela ressortait des explications du Directeur de la Santé. Les cas urgents pourraient cependant être accueillis dans les meilleurs délais. Pour remédier aux longs délais d’attente pour un IRM, le Ministère envisage d’augmenter la disponibilité des machines par des examens le weekend ou encore par des plages horaires plus longues. Des consultations avec les professionnels concernés sont en cours.

 

Un IRM supplémentaire est prévu pour le Centre médical Schlasskéier à Wiltz. En attendant son ouverture, il sera provisoirement installé à l’Hôpital de Wiltz. Ainsi le nombre d’IRM aura doublé en deux ans.

 

Pour éviter que des patients ne prennent des rendez-vous pour lesquels ils ne se présentent pas, une plateforme centralisée de prise de rendez-vous devrait voir le jour. C’était une information de la part du Ministre de la Sécurité sociale Claude Haagen qui a encore recommandé aux médecins de recourir au programme national de dépistage du cancer du sein. Le dépistage sera prochainement recommandé à partir de 45 ans et le programme national sera en conséquent élargi à cette tranche d’âge. C’est une conséquence  d’une recommandation de la part de l’Union européenne.

 

Revenant sur les longs délais d’attente, le Directeur de la Santé dit encore qu’un autre moyen pour pouvoir désengorger le système pourrait être le recours à l’intelligence artificielle pour interpréter les radiographies.

Echange avec les députés

Lors de la discussion en commission, plusieurs députés ont soulevé que des assurés frontaliers ont recours à l’imagerie médicale du pays. D’autres ont signalé qu’un facteur expliquant les longs délais était le manque de personnel. Cela ressortait également de la part des explications du Ministère et, effectivement, une radiologue recrutée récemment ne pourrait pas à elle seule résoudre le problème structurel.

 

Le transfert de données était un autre sujet abordé par les députés. Les quatre hôpitaux du pays font partie d’un système par lequel les radiologues peuvent échanger les clichés, a expliqué le Directeur de la Santé. Les autres médecins n’auraient souvent pas besoin des clichés précis, mais plutôt du rapport médical. Dans ce contexte, la question du dossier de soins partagés était également invoquée.

 

Une autre remarque : est-ce qu’il n’y a pas un risque d’avoir trop d’appareils IRM par endroits ? On ne devrait pas perdre de vue une bonne répartition géographique.

 

Les députés ont encore appris que l’Observatoire national de la Santé va évaluer les délais d’attente. Une méthodologie vient d’être élaborée en collaboration avec le Luxembourg Institute of Health.

Avis du Conseil d’Etat sur le projet de décentralisation des services médicaux

Le Conseil d’Etat avait formulé une série d’oppositions formelles au projet de loi 8009. Cela concernait par exemple les explications sur la proportionnalité des dispositions  mises en place. Toute restriction à l’exercice d’une profession libérale doit être motivée par rapport à sa proportionnalité. Le Ministère prévoit de préciser équipement par équipement quelles sont les raisons d’une limitation à l’hôpital ou ses antennes.

 

Il compte pouvoir évacuer les autres oppositions formelles du Conseil d’Etat en donnant plus de précisions sur les passages incriminés. L’analyse en commission de ces précisions se fera lorsque les amendements gouvernementaux seront déposés.

Débat public sur la pétition "accès aux moyens de diagnostic d'imageries médicales"