« Nous ne pouvons pas imposer notre position aux autres en matière de nucléaire »

Artikel
Publié le 27.03.2024 à 14h24 Mis à jour le 27.03.2024 à 15h12

Tout en affirmant que le Luxembourg se concentrerait sur les énergies renouvelables, le Premier ministre Luc Frieden a affirmé qu’il fallait prendre acte du fait que d’autres pays allaient poursuivre leurs investissements en matière de nucléaire.

Le Premier ministre Luc Frieden en compagnie de ses Ministres Lex Delles (Économie) et Serge Wilmes (Environnement)

Connaître « la position du gouvernement concernant l’énergie nucléaire ». Voilà la demande figurant dans une convocation soumise à la Chambre par les députés Claire Delcourt et Georges Engel du LSAP. L’objectif était d’inviter le Premier ministre à s’expliquer sur des déclarations récentes qu’il a faites sur l’énergie nucléaire.

 

Le Premier ministre s’est présenté ce mercredi 27 mars devant les députés des commissions de l’Environnement et de l’Économie. Il était accompagné à cette occasion des ministres de l’Environnement, Serge Wilmes (CSV), et de l’Économie, Lex Delles (DP).

 

Pour Luc Frieden, il faut placer les propos qu’il a tenus dans leur contexte. Il répondait à une question d’un journaliste à propos d’un sommet sur l'énergie nucléaire à Bruxelles auquel un certain nombre de pays disposant d’une industrie nucléaire ont participé et auquel le Luxembourg ne participait pas.

 

Ainsi, pour Luc Frieden, le Luxembourg « ne peut pas imposer son point de vue sur le nucléaire aux autres pays », et d'affirmer qu’il fallait accepter la réalité du fait que bon nombre d’entre eux allaient miser sur le nucléaire dans les années à venir pour atteindre leurs objectifs de décarbonisation.

 

Luc Frieden a cependant insisté sur le fait que les fermetures de centrales nucléaires proches du Luxembourg restaient une demande que le Gouvernement continuerait à formuler auprès des pays voisins. Il a également souligné que le nucléaire « n’était pas une énergie verte » et qu’il fallait « s’engager intensivement en matière d’énergies renouvelables ».

 

« Il n’est pas question de construire de centrale nucléaire à Remerschen » a renchéri Lex Delles, Ministre de l’Économie.

Claire Delcourt (LSAP) et Georges Engel (LSAP) sont à l’origine de la convocation adressée au Premier ministre afin qu’il prenne position sur le nucléaire

« Un mauvais signal » pour certains membres de l’opposition

 

Un ensemble de membres de l’opposition ont pris la parole après les déclarations du Premier ministre et des ministres de L’Économie et de l’Environnement. Une partie d’entre eux se sont dit « plutôt rassurés » par les déclarations de Luc Frieden sur le fait que le Luxembourg allait poursuivre ses investissements en faveur des énergies renouvelables.

 

Certains députés ont cependant reproché au Premier ministre d’avoir envoyé « un mauvais signal » avec ses déclarations autour de la volonté de se montrer « moins idéologique, plus ouvert à la technologie » autour de la question du nucléaire, comme l’a affirmé un député de l’opposition.

 

D’autant que, toujours selon ce député, le renouvelable a atteint 40% de l’approvisionnement, avec une tendance économique positive, d’où « l’incompréhension » face à ce type de déclarations qui « remettent tout en question ». Les membres de l’opposition ont également souligné ce qui leur semble être une contradiction dans le discours du Premier ministre, qui affirmerait d’une part « ne pas pouvoir dicter leur comportement aux autres » et d’autre part « souhaiterait la fermeture des centrales proches ». Luc Frieden a affirmé dans ce contexte que le Luxembourg continuerait de porter cette demande auprès des pays concernés.