Les Présidents de Parlement des petits Etats d’Europe réunis à Chypre

Artikel
Publié le 15.09.2025 à 18h36 Mis à jour le 15.09.2025 à 18h36

La 18ème Conférence des Présidents de Parlement des petits Etats d’Europe se tient actuellement à la Chambre des représentants de Chypre, à Nicosie. Le Président de la Chambre des Députés Claude Wiseler a participé aux débats.

La Conférence permet aux représentants des Parlements de se retrouver afin de partager leurs perspectives sur des sujets d’actualité et qui affectent le travail parlementaire. Chypre accueille actuellement les délégations d’Andorre, du Liechtenstein, de Malte, de Monaco, du Monténégro, de San Marino et du Luxembourg.

Trois sujets principaux sont à l’ordre du jour cette année : la démocratie participative et les moyens pour rapprocher Parlement et citoyens, les défis et opportunités liées à l’intelligence artificielle et la situation des petits Etats face à l’instabilité globale.

 

Chaque Président a pu prendre la parole et faire un état des lieux sur base de sa perspective nationale, puis un échange a été mené entre parlementaires.

 

« Les Parlements doivent porter la voix des gens ».

 

La Présidente de la Chambre des représentants de Chypre, Anníta Dimitríou, a notamment affirmé dans le contexte du débat sur la démocratie participative que « les Parlements ne doivent pas se limiter à leur mission législative, mais doivent également porter la voix des gens ». Et d’affirmer que « la force d’une démocratie réside dans la participation active des citoyens ».

 

Lors de son intervention, le Président de la Chambre des Députés Claude Wiseler a mis en avant plusieurs mesures appliquées au Luxembourg, comme celle de la réduction du temps de parole lors des séances publiques afin de rendre les débats plus accessibles, ou encore la mesure de transparence introduite ce 15 septembre 2025 qui voit désormais la Chambre des Députés retransmettre la plupart des commissions parlementaires en direct par le biais du streaming.

 

Le système des pétitions publiques électroniques, a souligné Claude Wiseler, a également été un succès dans le domaine de la participation citoyenne et a permis « en onze ans la création de dix fois plus de pétitions que lors des 70 ans qui ont précédé ». Plus de 3400 pétitions en onze ans, qui ont mené à plus de 80 débats publics de pétition à la Chambre, permettant aux citoyens de s’adresser directement aux députés et aux représentants du gouvernement.   

 

« L’IA fait partie de notre vie, que nous le voulions ou pas. »

 

La deuxième partie de la journée a été largement consacrée à la manière dont les Parlements traitent la question de l’intelligence artificielle, que ce soit politiquement ou en ce qui concerne l’implémentation de nouveaux outils au sein des administrations parlementaires. Pour la Présidente du Parlement chypriote, les Parlements « ne sont pas encore prêts » et doivent se poser de nombreuses questions, par exemple sur l’impact de l’IA sur les réseaux sociaux et sur la manière de protéger les citoyens de potentiels effets néfastes. Anníta Dimitríou a notamment affirmé souhaiter que l’Union européenne assume davantage un rôle de leadership.

Il faudra trouver des solutions pour ceux dont le travail sera affecté par l’IA dans les prochaines années. Ce sera un grand défi.

Claude Wiseler

Claude Wiseler a affirmé lors de l’échange que « l’IA fait partie de notre vie, que nous le voulions ou pas ». Le Président de la Chambre des Députés a regretté que l’Europe ne soit « pas en avance » en la matière, soulignant que les outils les plus avancés semblent être développés aux États-Unis. Il s’est encore intéressé à l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché du travail, soulignant qu’il faudrait désormais « trouver des solutions pour ceux qui seront affectés dans les prochaines années » et d’estimer qu’il s’agira d’un « grand défi ».

 

Le Président de la Chambre a également détaillé la manière dont l’IA est implémentée dans le travail de l’administration parlementaire au Luxembourg. La démarche se veut évolutive et flexible, avec un choix d’outils divers et une réflexion sur les pratiques les plus appropriées, avec une Charte IA pour encadrer l’effort. Claude Wiseler a cependant tenu à prévenir que « l’IA ne sera jamais responsable des réponses qu’elle donne. Ce sont les utilisateurs de l’IA qui seront responsables de la manière dont ils utilisent les réponses ».

 

Une proposition de « Memoruandum of Understanding » a également été à l’étude lors de cette édition de la Conférence. L’objectif du document est de formaliser et de renforcer le travail de l’organe. Des amendements sont à l’étude et le document pourrait être adopté dans un an, lors de la prochaine réunion de la Conférence des Présidents de Parlement des petits États d’Europe.

 

Visite le long de la ligne verte

 

En fin de journée, les parlementaires ont assisté à une visite de la vieille ville de Nicosie, le long de la ligne verte. Il s’agit d’une zone démilitarisée contrôlée par la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre depuis 1974.