«L'intention du gouvernement est de reconnaître la Palestine en tant qu'État»
C'est ce qu'ont déclaré le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères et européennes aux membres de la Commission des Affaires étrangères et européennes, ce lundi matin 15 septembre 2025. Le Premier ministre a souligné qu'il s'agissait d'une intention et que cette décision sera formalisée sur place à New York dans le cadre de la conférence internationale consacrée à la mise en œuvre de la solution à deux États, palestinien et israélien.

Face aux membres de la commission parlementaire, Luc Frieden et Xavier Bettel ont exposé leurs arguments aux députés. Luc Frieden a encore souligné qu'il s'agit d'une "décision à 99%" et que tout dépendra notamment des événements qui pourraient encore survenir cette semaine, car au début de l'été, la conférence avait été annulée à la dernière minute à cause des événements survenus dans la région. D'où leur volonté de formaliser cette décision une fois à New York, en marge de la conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie Saoudite. Les deux membres du gouvernement ont encore souligné qu'une série de pays allaient prendre la même décision que le Luxembourg la semaine prochaine.
Dans le cadre des discussions, les députés ont questionné les deux membres du gouvernement sur la motivation du gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu'État. Le chef du gouvernement luxembourgeois a souligné qu'ils ont constaté que la solution de deux États en tant qu'objectif final était en train de s'éloigner, d'où leur décision d'envoyer un signal "fort" pour montrer que le Luxembourg plaide pour une solution à deux États. En outre, les deux membres du gouvernement ont encore justifié leur décision en soulignant qu'une série de pays européens et d'autres pays partageant les mêmes valeurs fondamentales devraient prendre la décision de reconnaître la Palestine en tant qu'État lors de cette conférence internationale. Selon eux, le fait que plusieurs pays le fassent ensemble aura plus d'impact que si le Luxembourg le faisait seul.
D'autres questions des députés ont notamment porté sur d'éventuelles sanctions luxembourgeoises contre Israël. Xavier Bettel a confirmé que ses équipes sont en train d'analyser cette question.
Finalement, la majorité des députés de l'opposition se sont montrés satisfaits que le gouvernement ait pris cette décision de principe de reconnaître l'État de Palestine, tandis que d'autres députés se sont montrés étonnés de ce revirement de position. D’autres députés ont encore soulevé la question sur l'impact concret que cette décision aura sur le terrain.
Un autre sujet évoqué au cours des discussions était la décision de la CSSF d'autoriser la cotation au Luxembourg des obligations d'État israéliennes (Israël Bonds). Luc Frieden et Xavier Bettel ont souligné qu'il s'agissait d'une décision d'une autorité indépendante, et non pas d'une décision politique.
Cette thématique sera notamment abordée au sein de la commission des Finances en présence du Ministère de tutelle et les représentants de la CSSF: