Quel rôle pour la francophonie dans un monde sous tension ?
Un débat politique sur la résilience des États face aux défis sécuritaires dans le Sahel et l’examen des situations politiques dans l’espace francophone était un des sujets phares lors des réunions du Comité de vigilance démocratique et de la Commission politique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) du 28 au 30 avril à Dakar au Sénégal. Le Parlement luxembourgeois y était représenté par le député Mars Di Bartolomeo.

Lors de ces réunions il a également été discuté des projets de rapport sur l’État numérique et les droits humains ; les processus de réconciliation nationale et la justice transitionnelle ; la lutte à la désinformation et les modèles alternatifs de financement de la presse.
La réunion a conclu sur une discussion de l’adhésion de nouveau membres à l’espace parlementaire francophone.
La vigilance envers le maintien des valeurs démocratiques
Le comité de vigilance démocratique s’est tenu le 28 avril et a discuté du retrait du Mali et du Burkina Faso de la francophonie institutionnelle ainsi que de l’évolution de la situation sécuritaire dans la République démocratique du Congo (RDC) qui continue à être impliqué dans un conflit avec les rebelles du M23.
Finalement, le comité a fait le point sur la situation politique dans la Guinée-Bissau dont l’évolution de la situation démocratique continuera à être suivie de près par les différentes instances de l’APF.

Mars Di Bartolomeo a rappelé aux membres du comité les différents leviers d’action des parlements pour œuvrer en faveur de la démocratie. Cela concerne notamment l'invitation au gouvernement à prendre des mesures appropriées face à des situations d'atteinte à la démocratie, mesures que le Parlement estime nécessaires. Le Parlement contrôle également les mesures prises par le gouvernement.
Il continue son intervention en rappelant l’importance de la diplomatie parlementaire pour complémenter les efforts diplomatiques du gouvernement.
La situation politique dans l’espace francophone
Les discussions se sont poursuites le 29 et 30 avril avec les échanges au sein de la Commission politique.
Les rapporteurs de la Commission politique André Mbata Betukumeso de la République démocratique du Congo (RDC) et Nicolas Walder de Suisse ont dressé le bilan des situations politiques et respectivement de la pratique de la peine de mort dans l’espace francophone.
L’APF a suspendu cinq sections dont le Mali et la Syrie, pays suspendu depuis 2011. Les évolutions politiques dans d’autres pays ont également été discutés, notamment les évolutions dans le processus de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la situation politique dans les pays de l’Europe de l’Est dont la Hongrie, la Roumanie, et la Géorgie ainsi que la question sécuritaire dans la RDC et des sanctions par rapport au Rwanda qui est accusé d’intervenir dans le conflit la RDC et M23. Les discussions sur la RDC ont été poursuivies plus en détail lors d’un échange séparé, dédié à la résilience des États face aux défis sécuritaires dans le Sahel.
L’évolution de la pratique de la peine de mort continue à être débattue au sein du Comité politique bien que plus de 60 pays et régions ont abolis la peine de mort, dix pays continuent à le maintenir dans leur arsenal juridique et cinq pays continuent à l’appliquer. Nicolas Walder note l’importance de continuer à travailler envers une abolition totale de la peine de mort tant dans l’espace francophone qu’en dehors. Il rappelle que l’application de la peine de mort constitue une violation des droits humains les plus fondamentaux, à savoir le droit à la vie.
« L'adhésion de ces nouveaux parlement nationaux et régionaux est un argument fort pour l’APF de continuer à être inclusif et non pas exclusif »
L’actualité politique au sein de l’espace francophone
Les membres de la Commission politique ont chacun dressé un bilan des évolutions politiques et socioéconomiques notant les évolutions marquantes dans les différents pays. Mars Di Bartolomeo a résumé la situation au Luxembourg en notant que la Chambre des députés a récemment entamé un « stress test » des institutions démocratiques pour évaluer leur résistance face à une tentative d’attaque, d’érosion ou d’abolition et a fait part de la forte présence de la Chambre des Députés sur le parquet de la diplomatie parlementaire.
Mars Di Bartolomeo a également résumé les discussions au Luxembourg par rapport à la réforme du système des pensions et des pressions croissantes par rapport à un accès à des logements abordables et par rapport à la lutte contre la pauvreté.
État de droit
Les discussions au sein de la Commission politique se sont conclues avec une déclaration conjointe sur l’état de la démocratie en Haïti et l’approbation des demandes d’adhésion soumises dont le vote se fera lors de la séance plénière de l’assemblée en juillet à Paris. Le Parlement régional (Landtag) de Sarre figure parmi les candidats à l’adhésion.
Mars Di Bartolomeo s’est félicité de l’approbation unanime par la Commission politique des dossiers soumises et note que cette approbation est « un argument fort pour l’APF de continuer à être inclusif et non pas exclusif ». L’adhésion de ces nouveaux parlements qui émanent de différentes sphères linguistiques est un atout supplémentaire. Mars Di Bartolomeo rappelle que « le multilinguisme est la clef vers le monde ».
