« L’accès aux soins pédiatriques doit encore s’améliorer »

Interview
Publié le 15.04.2024 à 15h04 Mis à jour le 15.04.2024 à 15h40

Charel Schmit, l’Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher (OKaJu), a mené une délégation à la Chambre des Députés afin de présenter aux députés le troisième rapport annuel de l’organisation de défense des droits des enfants qu’il dirige.

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Meilleur travail d’information, accélération de la prise en charge médicale des enfants, un guichet unique pour la prise en charge du handicap, la simplification des procédures… dans la partie « thématique » de son rapport, l’OKaJu a souhaité mettre l’accent sur la prise en charge pédiatrique des enfants de 0 à 12 ans.

 

L’OKaJu a émis dans ce contexte un ensemble de recommandations lors de son échange avec les députés. Parmi celles-ci, Charel Schmit a affirmé souhaiter l’organisation d’assises nationales de la pédiatrie et la mise en place d’une stratégie pédiatrique, ainsi que la création d’un poste de coordinateur national.

 

Globalement, il faudrait « que la pédiatrie soit valorisée ». Il faudrait également « se donner des outils pour améliorer la pédiatrie afin qu’elle correspondre à la démographie et à la croissance du pays », évoquant un problème général de durée d’attente pour l’accès aux soins.

 

Pour l’OKaJu et son équipe, la question de la santé mentale devrait également devenir « une priorité absolue » évoquant un « manque de dépistage » en la matière, alors qu’au Luxembourg le dépistage serait globalement satisfaisant dans les autres domaines de santé. Il serait nécessaire de travailler à la détection d’un mal être potentiel chez l’enfant dès le plus jeune âge.

 

Répondant à la question d’une députée, Charel Schmit a affirmé que le nombre d’outils d’évaluation était effectivement trop limité, soulignant que « 3 rapports ne suffisent pas », et d’ajouter qu’il fallait aller plus vite, affirmant encore que le temps jouait un rôle en ce qui concerne la prise en charge des enfants et que « La temporalité n’est pas assez prise en compte par le système ».

 

La présentation du rapport aux députés peut être consultée dans son intégralité ici :

 

3 questions à Charel Schmit, OKaJu

 

ChamberTV : Pouvez-vous nous rappeler le rôle de l’OKaJu ?

Charel Schmit : L’OKaJu est un intermédiaire national indépendant qui est rattaché à la Chambre des Députés. Notre mission est de recevoir des réclamations individuelles et de formuler des recommandations à destination de différents acteurs et du monde politique. Nous avisons ainsi des projets de loi et plus largement des textes politiques qui concernent les enfants et les adolescents et leurs droits. Tout cela sur base de la Convention internationale des droits de l'enfant de 1989.

 

ChamberTV : Vous avez mis l’accent sur la pédiatrie dans votre rapport. Pourquoi ?

Charel Schmit : Un des droits de l’enfant, l’article 24, prévoit que les pays fassent tout pour que les enfants puissent avoir et garder le meilleur état de santé possible. Cela dépend avant tout de l’accès aux services de santé. C’est pour cela que nous avons analysé ce domaine. Et aussi parce que nous avons eu des échos du terrain sur le fait qu’il était nécessaire de s’emparer de ce sujet. Il s’agit de donner une visibilité à l’ensemble de ce secteur et à l’énorme travail qui est effectué chaque jour sur le terrain, mais qui est resté dans l’ombre par rapport au reste du secteur de la santé et en ce qui concerne la politique de santé pendant ces dernières décennies.

 

ChamberTV : Pouvez-vous nous citer des exemples concrets d’améliorations nécessaires ?

Charel Schmit : Il y a l’accès aux services, mais aussi la lisibilité. Pouvoir trouver le bon service au bon moment. Il y a aussi l’accès géographique, les barrières socio-économiques, qui empêchent que tous les enfants puissent profiter de la même façon des services de santé. À côté de cela il y a aussi un besoin d’amélioration au niveau des hôpitaux en ce qui concerne les procédures lors desquelles une prise en charge d’enfants et d’adolescents est faite. Quand ceux-ci ont besoin d’une protection particulière, qu’ils ont été victimes de faits de violence et de maltraitance et qu’ils doivent recevoir un meilleur encadrement dès leur prise en charge.